Auteur : Henri PLATELLE.
 
Tome 7 - Colonne 52
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Titre de l'article : HALITGAIRE, évêque, † 830.
Début de l'article :
— On ignore quelles furent les origines et la jeunesse d'Halitgaire. Évêque 53 de Cambrai de 816-817 à 830, il fut un prélat de grand renom, comme le prouvent diverses missions dont il fut chargé. En 825, il fut mandaté par le concile de Paris pour porter à l'empereur Louis le Pieux les décisions de cette assemblée concernant le culte des images ; en 828, il fut envoyé par le souverain comme ambassadeur à Constantinople. Mais son titre le plus important à l'attention des historiens, c'est le pénitentiel qu'il composa à la demande de son métropolitain Ebbon de Reims (816-845), oeuvre hybride caractéristique des difficultés rencontrées par les réformateurs carolingiens pour réglementer l'exercice de la pénitence. Il faut ici rappeler que la pénitence publique, — la seule à avoir été codifiée par l'Église —, était tombée en déclin au 6e siècle, pour disparaître complètement au 7e. Un autre type de pénitence s'était alors substitué à elle, sous l'action des moines irlandais, celtes et plus tard anglo-saxons, pénitence qui avait pour caractères principaux d'être privée, tarifée et réitérable. Les tarifs d'expiations ou pénitentiels jouaient un rôle essentiel dans cette pratique. Les canonistes du 9e siècle réagirent vigoureusement contre les pénitentiels, auxquels ils reprochaient un certain laxisme (par la pratique des compensations) et un manque d'autorité dû à l'incertitude planant sur leur origine. Ils s'efforcèrent donc en premier lieu de faire revivre la pénitence publique, tout au moins pour les fautes publiques des grands personnages (Louis le Pieux dut à deux reprises s'y soumettre en 822 à Attigny et en 833 à Soissons), et en second lieu de réformer la pénitence privée, limitée aux fautes privées. Pour ce faire, il fallait à la fois éliminer les livrets suspects et établir un pénitentiel idéal qui tînt compte des antiques prescriptions et de l'état actuel des choses. C'est dans ce cadre que se place l'oeuvre d'Halitgaire. Cet ouvrage se compose de six livres. Les deux premiers sont une sorte de traité de morale (livre 1 : les huit vices principaux et leurs remèdes ; livre 2 : la vie active, la vie contemplative, les trois vertus théologales, les quatre vertus cardinales). Tout...

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