— Les bibliographes de Ravenne ont gardé la mémoire de ce Giammaria Gramaldi, — ainsi signe-t-il son ouvrage —, ou Ghinibaldi, comme préfère l'appeler P. P. Ginanni. Ils le disent missionnaire aux Indes orientales et mort à Jérusalem en 1679 ; mais on ne sait s'il s'en allait aux Indes ou en revenait. Les bibliographes franciscains ne nous disent rien de leur confrère.

ML Petrocchi, que nous résumons ici, a attiré l'attention sur l'ouvrage de Gramaldi : Tesoro dell' anima, cioè a dire documenti e mezi potentissimi per trasformare l'anima in Dio e cavar utilità e profitto…. dell'aridità ed abandonamento (Venise, 1673 ; mis à l'Index le 29 novembre 1689). L'auteur se réclame des jésuites Jacques Alvarez de Paz et, ce qui est à noter, Achille Gagliardi dont il cite le Breve compendio.

L'ultime degré de la vie contemplative des parfaits consiste en un total renoncement de l'homme tout entier qui s'abandonne ainsi aux mains de Dieu ; il ne doit plus rien vouloir que ce que Dieu veut bien lui envoyer, tentations et obscurité intérieure ou paix et consolation ; il ne doit plus désirer que Dieu, et non ses dons (p. 85-86, 188, 239, 307). L'âme alors, ayant perdu sa volonté et son agir propres est mue par Dieu, qui lui donne même sa propre essence, dans la mesure où une créature en est capable (p. 95-99).

S. Pasolini, Lustri ravennati, t. 6, Ravenne, 1689, p. 126. — P. P. Ginanni, Memorie storico-critiche degli scrittori ravennati, t. 1, Faenza, 1769, p. 312. — M. Petrocchi, Il quietismo italiano del seicento, Rome, 1948, p. 52-55.

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