— 1. Vie. — 2. Œuvres.

1. Vie.

— Jean Hamon est né à Cherbourg le 2 janvier 1618. De sa famille on sait peu de choses, 65 sinon qu'un de ses oncles maternels, Pierre Hommest, fut docteur en médecine de la faculté de Paris et exerça en cette ville. Son enfance fut pieuse ; il fit dans sa ville natale de bonnes études et devint un helléniste et un latiniste de qualité. Ce fut sans doute grâce à son oncle qu'il vint à Paris à l'âge de vingt-quatre ans pour y faire ses études de médecine. En même temps, il y fut précepteur d'Achille de Harlay, plus tard procureur général et premier président au Parlement. Il fut un élève remarqué. Docteur en médecine le 16 décembre 1646, il reçut l'année suivante le titre de docteur-régent. Installé sur le territoire de la paroisse Saint-Merry, il y fut vite un praticien fort réputé. Chrétien fervent, il se lia d'amitié avec le curé de Saint-Merry, Henri Duhamel, ancien dirigé de Saint-Cyran et familier de Port-Royal. Ce dernier chercha à l'attirer à une vie plus austère, et Jean Hamon lui-même en ressentait l'attrait, à tel point qu'il refusa d'épouser la fille d'un riche confrère qui lui offrait sa succession. Cependant, c'est seulement après un brusque retournement intérieur qui se produisit pendant la messe, le 14 juin 1649, qu'il résolut de quitter le monde. Il était dès lors très attaché au jansénisme, où sa fidélité à saint Augustin lui faisait voir la vérité. Il se mit donc sous la direction d'Antoine Singlin, alors confesseur des religieuses et des solitaires de Port-Royal. Il songea un temps à entrer chez les chartreux, puis désira se joindre au groupe des solitaires, et Singlin y consentit. La chronologie des premières relations de Jean Hamon avec Port-Royal est incertaine, mais, du moins, un mémoire rédigé par Antoine Le Maistre au lendemain de la mort du médecin de Port-Royal des Champs, Victor Pallu, le 22 mai 1650, montre que Jean Hamon n'y était pas encore arrivé à cette date ; il semble y être venu peu après pour y succéder à Pallu dans sa charge de médecin, ce qu'il fit quelque peu à contre-coeur, car il aurait préféré abandonner l'exercice de sa profession et s'adonner au travail de la terre. Durant les débuts de...

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