— C'est dans l'abbaye d'Hirsau qu'Henri embrassa la vie monastique au début du 12e siècle. En 1132, il fut postulé par les moines de l'abbaye de Notre-Dame de Breitenau pour succéder à leur premier abbé Druzvinus. Il fut béni par Adelbert, archevêque de Mayence, dans le diocèse duquel était alors situé son monastère. Il y mourut vers 1170, laissant une grande réputation de sainteté. D'après Jean Trithème et les bibliographes anciens qui l'ont suivi, Henri entreprit de composer des ouvrages pour son édification et l'utilité de ses moines. Voici quelques titres : De saeculi contemptu, De conflictu virtutum et vitiorum, De habitu virginis et de beatitudine, De Domino nostro Jesu Christo, De beata Maria Virgine, De corpore Christi mystico, etc. Tous ces écrits semblent perdus. Mieux connue est la Passio Thiemonis, en prose, qu'il aurait écrite vers 1150. Il y rapporte la fin tragique de cet archevêque de Salzbourg, qui mourut en croisade, supplicié à Ascalon en 1102. Cette Passio est de bon aloi. Pour la rédiger, Henri s'est servi du témoignage d'un moine témoin oculaire, qui rapporte également le martyre de son abbé. Sur la vie et les titres des oeuvres perdues d'Henri, on peut consulter : J. Trithème, Chronica coenobii Hirsaugiensis, dans Opera historica, t. 2, Francfort, 1601, p. 122-123. — J. A. Fabricius, Bibliotheca latina, t. 3, Padoue, 1754, p. 211, et J. François, Bibliothèque générale des écrivains de l'Ordre de saint Benoît, t. 1, Bouillon, 1777, p. 470 (Louvain-Héverlé, 1961). — La Passio Thiemonis n'est conservée que dans le ms Darmstadt, Landesbibl. 749 (12e siècle). Elle a été éditée : par Nolte, dans Archiv für oesterreichische Geschichte, t. 54, 1876, p. 4-8 ; par P. Riant, dans Recueil des historiens des croisades. Historiens occidentaux, t. 5, Paris, 1886, p. 203-206 ; et par W. Wattenbach, dans MGH Scriptores, t. 15, Hanovre, 1888, p. 1237-1238. — Sur l'ensemble des Passiones Thiemonis, on est bien renseigné par M. Manitius, t. 3, 1931, p. 846-847. Guibert...

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