Auteur : Raoul MANSELLI.
 
Tome 7 - Colonne 220
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Titre de l'article : HENRI (dit DE LAUSANNE), prédicateur hérétique, 12e siècle.
Début de l'article :
— Cet Henri est parfois appelé Henri de Lausanne, mais rien n'indique qu'il soit né en cette ville ; les sources disent seulement qu'il y prêcha. Les chroniques et les conciles du début du 12e siècle eurent à s'occuper de cet ancien moine, qui versa dans l'hérésie. Il apparaît pour la première fois dans l'histoire au Mans en 1116 ; les Gesta pontificum cenomanensium (dans Recueil des historiens des Gaules.., éd. L. Delisle, t. 12, Paris, 1877, p. 548-551) le présentent sous l'aspect bien connu de l'ermite qui, après un temps de vie solitaire, se donne à la prédication itinérante. Lorsqu'il arrive au Mans, il a déjà derrière lui une période de prédication (à Lausanne, d'où il aurait été expulsé ?). L'évêque, Hildebert de Lavardin (DS, t. 7, col. 502-504), l'autorise à prêcher et Henri ne tarde pas à susciter dans le peuple de l'effervescence. Hildebert étant parti pour Rome, Henri accentua ses attaques contre la corruption du clergé, au point que le chapitre des chanoines lui retira le droit de prêcher ; Henri n'en tint aucun compte et commença une oeuvre de rénovation sociale et morale dont le fait le plus marquant fut la conversion de nombreuses prostituées. A son retour, Hildebert contraignit Henri à quitter la ville et ce dernier reprit sa vie errante, semble-t-il ; nous savons peu de choses précises sur ses déplacements. Il rencontra, dans les années qui suivirent, Pierre de Bruys, un « spirituel » radical qui l'influença beaucoup et le poussa dans la voie de l'hérésie ouverte. Si l'on accepte que le troisième canon du concile provincial de Toulouse de 1119 (Mansi, t. 21, col. 226-227) se réfère à Henri et à ses disciples, il faut penser que sa rencontre avec Pierre de Bruys fut antérieure à cette date ; dans le cas contraire, Henri n'aurait rencontré Pierre qu'avant le concile de Pise en 1135 (Mansi, t. 21, col. 488) ; ce dernier concile, auquel participa saint Bernard, condamna Henri et le relégua à Clairvaux. Le prédicateur n'obéit pas à la sentence et reprit sa vie errante ; il passe à Poitiers, peut-être à Bordeaux, certainement à Toulouse, ou sa présence inquiète le comte Ildefonse de Saint-Gilles. Ce dernier demanda l'aide de saint Bernard en 1145 ; l'abbé de Clairvaux fit le...

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