Auteur : Gaetano RACITI.
 
Tome 7 - Colonne 228
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Titre de l'article : HENRI DE MONT-SAINTE-MARIE, cistercien, 12e-13e siècle.
Début de l'article :
— La communauté d'ermites de Mont-Sainte-Marie, en Bourgogne, au diocèse de Besançon, demanda en 1199 d'être agrégée à l'ordre cistercien, dans la filiation de Clairvaux. Henri (moine de Clairvaux ?) en fut le premier abbé. Il mourut, sans doute, dans la première moitié du 13e siècle. Son traité, Verbi gratia, est resté jusqu'à présent inédit. Il est conservé dans un manuscrit contemporain de l'auteur, ayant appartenu à l'ancienne bibliothèque de Clairvaux (Troyes, Bibliothèque municipale, ms 953, f. 129-231). Dans un prologue emphatique, Henri expose son dessein. Il voudrait composer une double série d'esquisses parallèles et antithétiques sur les vertus et les vices. Chaque chapitre s'ouvrira par une définition et sera suivi d'« exemples » tirés de l'ancien Testament. Il s'agit en somme d'une espèce de répertoire à l'usage des prédicateurs. C'est pourquoi, avec un brin d'humour, Henri intitula son ouvrage : Verbi gratia, c'est-à-dire : « Par exemple… ». Selon la liste donnée à la suite du prologue, le traité aurait dû comprendre deux séries de 102 chapitres. Mais, dans notre manuscrit, le texte s'arrête à la fin du 62e chapitre concernant les vertus ; la partie relative aux vices manque en entier. On peut croire qu'Henri, ayant voulu donner à son ouvrage de trop vastes proportions, ne l'a pas conduit à son terme. 229 Ce traité s'apparente au genre littéraire des « distinctiones » ; mais il est beaucoup plus qu'un simple répertoire d'images, de symboles et de types bibliques. C'est un véritable recueil de méditations et d'exhortations sur le thème des vertus, au sens large du terme, rédigé dans ce style, riche en jeux de mots, en rimes et en assonances, bien caractéristique de la fin du 12e siècle. Pour l'essentiel, Henri puise dans l'exégèse allégorique de l'ancien Testament donnée par les Pères. On ne remarque pas d'influence d'origine philosophique. Henri ne se préoccupe pas de structurer les vertus entre elles dans un ensemble organique et systématique. Il tient seulement à affirmer, et cela très fortement, que le fondement de tout l'édifice spirituel réside dans la foi, sans...

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