Titre de l'article : HENRI DE NOERDLINGEN, prêtre, † après 1379.
Début de l'article :
— La première mention d'Henri de Nördlingen que nous connaissions est celle de son court séjour
230 en Avignon en 1335, pendant lequel son attachement à la papauté se fortifie.
Celle-ci était alors en conflit avec l'empire, en particulier à l'occasion du mouvement des fraticelles (cf DS, t. 5, surtout col. 1167-1173). De retour dans son pays, Henri en fut bientôt chassé par les autorités comme ennemi de l'empereur Louis de Bavière. Il vécut alors comme prédicateur itinérant, surtout en Bade et en Alsace. Ce genre de vie apostolique fut interrompu pendant la période 1339-1349 qu'il passa à Bâle, où il fut en relation avec Jean Tauler. Le prédicateur très goûté des foules qu'était Henri était aussi en relation personnelle ou épistolaire avec des mystiques parmi les plus notables de son temps.
Depuis 1332 environ, il entretint une correspondance avec les monastères des dominicaines d'Engeltal près de Nuremberg et de Medingen près de Dillingen ; en particulier il noua une amitié spirituelle avec Christine et Marguerite Ebner. Sa correspondance avec Marguerite, de 1332 à 1350, a une grande importance littéraire : elle peut être considérée comme la plus ancienne que nous ayons du moyen âge germanique. Henri est d'ailleurs un bon représentant du génie de la langue allemande. Il mourut après 1379 à Pillenreuth, près de Nuremberg.
Dans le domaine spirituel, ses lettres sont précieuses : elles nous renseignent d'abord sur l'esprit qui régnait alors dans les cercles mysticisants de l'Allemagne du sud. Quant à la doctrine spirituelle d'Henri, on remarque son grand respect pour l'Écriture sainte et pour les deux
Sommes de saint Thomas d'Aquin. Il excella, semble-t-il, dans la direction spirituelle. Soucieux d'une stricte orthodoxie et du respect de la Règle religieuse, il y voyait des sauvegardes contre les dangers d'égocentrisme spirituel et de rêverie dans la vie intérieure. Ses exigences dans l'ascèse restent saines et il met en garde contre toute exagération en ce domaine ; il incite plutôt à croître dans l'amour, pour que le joug du Christ puisse être mieux porté. Dans ses lettres, Henri utilise le langage des spirituels rhénans, sans qu'on puisse discerner chez lui de doctrine propre ; il n'est d'ailleurs pas tant un mystique qu'un...
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