Auteur : Edmundus MIKKERS.
 
Tome 7 - Colonne 232
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Titre de l'article : HENRI DE SALTREY, cistercien, 12e /13e siècle.
Début de l'article :
— Henri vécut à l'abbaye cistercienne de Saltrey, dans le diocèse de Lincoln, vers la fin du 12e siècle. Il est l'auteur d'un ouvrage célèbre : Tractatus de purgatorio sancti Patricii. Puisque ce traité est dédié à l'abbé Henri de Wardon, on croit pouvoir placer sa composition entre les années 1208-1215. L'auteur a reçu ses informations d'un moine Gilbert (de l'abbaye cistercienne de Louth Parc ?), auquel le héros du récit, le chevalier Owein, avait raconté ses aventures. Afin d'expier ses péchés, celui-ci, sur le conseil d'un évêque, était descendu dans la fosse, dite le « Purgatoire de saint Patrice », en Irlande et il y avait eu la vision des tortures des damnés et du bonheur des élus. Le traité appartient au genre littéraire des récits de visions de l'au-delà, qui commencent à se multiplier à cette époque. Du point de vue de l'histoire de la spiritualité, on notera l'intention de l'auteur qui vise à inculquer à ses lecteurs l'horreur du péché en suscitant celle du purgatoire et de l'enfer, qui en sont la conséquence. Sur ce point, il semble bien qu'il a été influencé par le 4e livre des Dialogues de saint Grégoire. D'après Van der Zanden, Henri aurait aussi visé directement les cisterciens anglais contemporains, qui, par l'accumulation de grandes richesses, avaient perdu beaucoup de leur ferveur d'antan et dont les désordres commençaient à se manifester à l'extérieur. Remarquons aussi que, dans le texte original, l'invocation du nom de Jésus (invocato pii Jesu nomine) revient comme un refrain dans chacun des récits et rappelle un aspect caractéristique de la spiritualité cistercienne (cf le Jesus dulcis memoria). Le traité a connu un succès extraordinaire ; non seulement 233 il fut copié maintes fois, mais on y ajouta des explications et d'autres récits du même genre, à tel point qu'actuellement on peut distinguer plusieurs recensions plus ou moins interpolées. Quant au texte imprimé dans Migne (PL 180, 971-1004), il est pratiquement inutilisable. L'ouvrage d'Henri a été traduit, dès le moyen âge, en plusieurs langues vernaculaires. Par cette diffusion, le traité eut une influence marquante sur la littérature médiévale...

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