Auteur : Janine ROUX.
 
Tome 7 - Colonne 257
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Titre de l'article : HENRIETTE-THÉRÈSE DE JÉSUS, carmélite, 1743-1818.
Début de l'article :
— Marie-Jeanne-Henriette de Capelli 258 est née à Pernes (Comtat-Venaissin) en juillet 1743, d'une famille qui donna à l'Église cardinaux, prélats et religieuses. Christophe de Beaumont, archevêque de Paris, était son oncle maternel. Comme elle désirait entrer au Carmel, son confesseur, Joseph de Vignoli, évêque de Carpentras, éprouva sa vocation. Elle fut admise au carmel de Carpentras, en 1771. Chargée successivement de divers emplois, elle fut élue prieure en 1785. Ayant refusé tout serment, elle fit preuve de fermeté devant les autorités révolutionnaires venues annoncer la fermeture du couvent le 27 septembre 1792. Ses religieuses se dispersèrent et elle se réfugia d'abord dans sa famille, en Lozère, puis à Montpellier et à Carpentras. En 1798, elle parvint à rendre visite à Pie VI, captif à Valence (Drôme). Le carmel possède encore un rescrit du pape qui autorisait la mère Henriette à conserver la Réserve eucharistique dans toutes les maisons où elle séjournerait. Tout en visitant et encourageant ses religieuses dispersées, elle établit une oeuvre de miséricorde pour soutenir les malades pauvres sortant de l'Hôtel-Dieu de Carpentras, leur assurant une convalescence décente, et elle alla soigner les malades à domicile. Longtemps elle chercha à rétablir son ancien couvent ; elle racheta le couvent des carmes déchaussés de la ville, et y réunit, le 10 décembre 1810, onze carmélites, dont plusieurs venaient des anciens monastères d'Avignon et de Cavaillon. Il faut noter le rayonnement spirituel exceptionnel de celle qui releva le carmel de ses ruines, et dont témoigne quelque peu son abondante correspondance. La plus curieuse est celle échangée, entre 1814 et1817, avec l'ancien agent du Saint-Siège pendant la Révolution, Louis-Sifrein de Salamon, originaire de Carpentras, alors auditeur de Rote à Rome. D'autres écrits, composés pour ses religieuses, sous forme de conférences ou de notes de retraites, nous font connaître quelque chose de l'expérience intérieure d'Henriette-Thérèse et de sa spiritualité. Ils sont fondés sur une éminente charité universelle, surtout envers les malades et les pauvres, mais dominés principalement par un désir constant d'abandon aux desseins de Dieu, — à la « Providence », comme elle aimait à dire et à écrire —, qu'elle fit partager à ses compagnes et qui lui...

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