— Marie de Valernod naquit au château des Rioux, paroisse de Saint-Vallier (alors diocèse de Vienne), dans une famille illustrée par son grand-oncle Pierre de Valernod, évêque de Nîmes † 1625. Elle eut une jeunesse brillante et épousa en 1635 Jean-Claude de Tournet de Theys, seigneur d'Herculais. Elle mit brusquement fin à sa vie mondaine lors du carême de 1637 et manifesta bientôt un attrait extraordinaire pour la prière et la mortification. Atteinte de paralysie chronique pendant cinq ans et renvoyée par son mari chez sa mère, elle fut subitement guérie devant une image de la Vierge à Lyon en septembre 1642. Ce fut le début d'une vie mystique dont elle a laissé le récit partiel jusqu'en août 1643 : le Recueil des grâces. Elle mena désormais une vie très austère et très charitable, qui lui valut beaucoup d'humiliations, mais où elle fut soutenue par de grands dons d'oraison. La dévotion aux plaies du Sauveur l'introduisit à la connaissance du Coeur du Christ, qu'elle fit partager aux visitandines de Grenoble. S'étant offerte en victime pour les pécheurs, elle mourut à Grenoble le 31 mai 1654. Les textes principaux que l'on garde de Mme d'Herculais sont le Recueil des grâces (le ms probablement 279 autographe est propriété de la famille de Tourneuf ; copie ancienne aux archives de Saint-Sulpice, Paris) et les Résolutions et affections (ms, chartreuse de Sélignac) ; ces textes ont été largement utilisés par les biographes. F. Tournier (cité infra, p. 237-243) a dressé une liste importante de documents d'archives concernant Mme d'Herculais, et des oraisons funèbres prononcées lors de son décès. — Le ms 2735 de la bibliothèque de l'Arsenal contient l'oraison funèbre prononcée par le jésuite Philippe Morin, son directeur, diverses pièces et des Remarques faites sur la vie de Mme de Valernod… par les dames religieuses du monastère de Sainte-Marie (éd. dans Tournier, p. 187-201). Le jésuite Étienne Bertal a illustré par l'exemple de Mme d'Herculais l'un de ses Discours choisis sur plusieurs matières importantes (Lyon, 1687, p. 250-268) ; Tournier pense...

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