— Nous ne savons presque rien de la vie d'Hermann ; on peut considérer comme certain qu'il est originaire de Fritzlar (Hesse), puisqu'il se donne lui-même ce nom. Peut-être est-il ce « dom. Hermannus de Frislar » cité en 1290 dans les actes de l'université de Bologne. Contre l'opinion de Fr. Wilhelm, Hermann a parcouru une bonne partie de l'Europe (Espagne, France et Italie). En se basant sur quelques attaques contre le clergé qui se trouvent dans ses oeuvres, certains pensent qu'il n'était pas prêtre, mais simple laïc ; ceci n'est aucunement prouvé. Hermann mourut après 1349. Nous devons deux oeuvres à Hermann de Fritzlar. 1) Blume der Schauung est un petit traité terminé avant 1349 et conservé dans un manuscrit anonyme de la bibliothèque de la ville de Nuremberg (Cod. Cent. VI. 46h) ; il a été édité par W. Preger (Geschichte der deutschen Mystik im Mittelalter, t. 2, Leipzig, 1881, p. 426-434). Hermann y parle de l'union mystique et de la contemplation à partir des spéculations théologiques sur la Trinité et sur les rapports entre le Créateur et la créature. 2) Heiligenleben (un seul ms connu, Heidelberg, université, Cod. 113 et 114 ; éd. par F. Pfeiffer, Deutsche Mystiker des 14. Jahrhunderts, t. 1, Leipzig, 1845, p. 1-258). C'est une compilation sur les vies des saints qui a été réalisée entre 1343 et 1349. Elle comprend quatre-vingt-neuf sermons sur les fêtes du sanctoral ; quelques sermons seulement ont pour objet le cycle de Noël. Les sources utilisées n'ont été qu'en partie décelées, malgré de nombreuses recherches. Quelques sermons s'inspirent, directement ou non, du dominicain Henri de Cologne-Erfurt (DS, t. 7, supra) ; dans deux autres, le dominicain Gérard de Sterngassen (DS, t. 6, col. 281-283) et l'augustin Hermann de Schildesche (DS, t. 7, infra) sont cités. En ce qui concerne les traits biographiques et les miracles des saints, c'est surtout Jacques de Voragine qui est utilisé. Il est difficile de porter un jugement sur la doctrine d'Hermann de Fritzlar, parce qu'on ignore d'abord quelle part réelle il a pris dans la composition des deux ouvrages qu'on lui attribue ; dans l'un comme dans l'autre, Hermann dit...

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