— 1. Vie. — 2. Œuvres.

1. Vie.

— Hermann naquit à Cologne au commencement du 12e siècle, de juifs commerçants, qui lui donnèrent le nom de Judas ha-Lévi. Jeune encore, à la suite de contacts avec Eckbert, évêque de Münster (1127-1132), et l'abbé bénédictin Rupert de Deutz, et en dépit des obstacles de famille, il se fait baptiser, avec l'un de ses frères, dans l'église Saint-Pierre de 301 Cologne. Il entre ensuite chez les prémontrés de Cappenberg (Westphalie), où il est ordonné prêtre en 1134. Plus tard, il est prévôt du monastère de Scheida (diocèse actuel de Paderborn). Il est encore signalé comme « canonicus » à Cologne, avant de mourir à la fin du siècle. Une reconnaissance de ses restes eut lieu en 1628.

2. Œuvre.

— Hermann doit sa renommée à son autobiographie : De conversione sua opusculum. Conservée dans deux mss des environs de 1200 (Vatic. 507 ; Leipzig, 220), elle fut publiée pour la première fois à Leipzig en 1687 par J. B. Carpzov dans l'édition de l'ouvrage de Raymond Martini, Pugio fidei adversus Mauros et Iudaeos. J. D. von Steinen en donna une autre édition dans son Kurze Beschreibung der… Cappenberg und Scheda (Dortmund, 1741, p. 91-149). Le texte de 1687 a été reproduit dans PL 170, 805-836. Édition critique par G. Niemeyer, Hermannus quondam Iudaeus. Opusculum de conversione sua, coll. Monumenta germanica historica. Quellen zur Geistesgeschichte des Mittelalters 4, Weimar, 1963, 141 p. La date de composition oscille, selon les auteurs, entre 1127 et 1131, et même 1150 ; la plus vraisemblable est 1130. B. Blumenkranz (Juifs et chrétiens dans le monde occidental, Paris, 1960, p. 21) émet des réserves sur l'originalité du récit. On s'accorde, en général, à louer la valeur de ce témoignage : « Autobiographie d'une sincérité émouvante et d'un intérêt considérable pour le théologien et le philosophe curieux de psychologie religieuse, mais aussi pour les rapports entre juifs et chrétiens » (J.-C. Didier). « Une perle de la littérature du moyen âge » (J. Greven). L'importance de...

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