Auteur : Yves LEFÈVRE.
 
Tome 7 - Colonne 366
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : HERRADE DE LANDSBERG, abbesse, †1195.
Début de l'article :
— 1. Données biographiques. — 2. L'Hortus deliciarum.
1. Données biographiques.
— Sur la personne et la vie d'Herrade de Landsberg, nous ne possédons que des informations extrêmement minces : son nom, quelques dates, le cadre principal de son existence. Herrade se nomme elle-même (Herrat) dans son oeuvre. Une tradition veut qu'elle soit née en Alsace au château de Landsberg, sur les contreforts du mont Sainte-Odile. L'abbaye de Hohenburg, qui couronnait le mont Sainte-Odile, connaissait une période de redressement et de restauration depuis que, vers 1141, Frédéric Barberousse avait placé à sa tête une femme énergique, peut-être une de ses parentes, Relinde, qui y introduisit la Règle des chanoinesses de Saint-Augustin. C'est à Relinde qu'Herrade succéda : elle devint abbesse de Hohenburg en 1167 et le resta jusqu'à sa mort en 1195. Elle poursuivit l'action entreprise par Relinde, dont elle était apparemment la fille spirituelle. Elle confia la direction spirituelle des religieuses aux prémontrés, qu'elle installa dans le prieuré de Saint-Gorgon. Des fondations comme celle du chapitre des augustins de Truttenhausen, tout proche de Hohenburg, permettaient d'assurer le culte dans le couvent, qui connut un beau développement. Herrade cite quarante-six chanoinesses et douze soeurs converses, qui vécurent sous l'autorité de Relinde, puis sous la sienne.
2. L'Hortus deliciarum.
— Cette action monastique, pour méritoire qu'elle fût, n'aurait pas suffi à Herrade pour faire passer son nom à la postérité. Il a fallu pour cela que Relinde, sans doute, lui donnât la charge d'instruire ses soeurs en religion et qu'Herrade, patiemment, de 1159 à 1175, rédigeât dans ce dessein un ouvrage extraordinaire, unique en son genre, capable d'enseigner aux religieuses de Sainte-Odile tout ce qu'elle croyait utile à leur formation intellectuelle. Ce livre volumineux, de six cents pages in-folio environ, représentait une sorte d'encyclopédie, élaborée selon des principes pédagogiques que des modernes n'hésiteraient 367 pas à rapprocher des méthodes audio-visuelles. Au texte de base en latin, qui devait être lu aux religieuses, s'ajoutaient des poèmes et des...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 6 pages.