— Né à Junkersdorf près de Cologne, le 27 novembre 1874, Ildefons (Pierre) Herwegen fit ses études au gymnase de Cologne, au collège de Seckau (Autriche) et, après son entrée à Maria Laach en 1895, à Beuron et à Rome. Ordonné prêtre en 1901, il continua ses études à l'université de Bonn. D'abord féru d'histoire monastique, surtout de l'histoire des formules de profession (Fructueux de Braga, Règle de S. Benoît), de l'art chrétien (les peintures des Schwarzrheindorf) et d'hagiographie (sainte Hildegarde), après son élection à l'abbatiat le 26 juin 1913, il s'efforce de mettre plus en lumière, aux yeux de ses moines, l'essentiel de la vie monastique et de la liturgie. De plus en plus, il s'ouvre à l'influence de la science biblique qui se développe, à la connaissance de la théologie paulinienne, et il découvre les fondements bibliques du monachisme. C'est ainsi qu'il parvint à la connaissance de ce qu'il avait appelé « le caractère pneumatique du monachisme ». Cette expression n'a pas obtenu, ni de son vivant ni après sa mort, l'assentiment de tous. De plus, ce n'est pas à lui qu'il fut donné, au-delà de la définition de ce caractère pneumatique, conséquence de la « fonction essentielle de l'Église en tant que corps pneumatique du Seigneur », d'en clarifier la compréhension et d'ordonner en système les grandes pensées qu'il voulait signifier par cette expression. Pourtant, bien des remarques qu'il fit, en passant, de même que nombre des travaux de ses moines qu'il inspira, prouvent qu'il considérait avant tout l'apparition du monachisme, non pas comme le résultat de certaines conjonctures historiques, mais comme une part substantielle de l'Église, comme une manifestation essentielle de son corps né de l'Esprit du Christ. C'est dans cette perspective que l'abbé 379 Herwegen interprétait l'Opus Dei comme l'oeuvre et la manifestation vitale de l'Esprit de Dieu dans l'Église. Si l'abbé de Maria Laach est entré dans l'histoire du catholicisme allemand comme un des grands apôtres du renouveau liturgique, il faut se rappeler, pour le bien comprendre, que : 1) le renouveau liturgique fut d'abord pour lui un renouveau de la vie spirituelle puisée dans la...

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