— 1. Vie et oeuvre. — 2. Théologie et spiritualité.

1. Vie et oeuvre.

— Né à Lons-le-Saunier, le 18 février 1828, de vieille famille jurassienne, Adrien Gréa fait ses études classiques au collège de Besançon et ses études de droit en Sorbonne, où il passe sa licence en 1845. A Paris, il est l'auditeur de Frédéric Ozanam à la Sorbonne, fréquente les conférences de Saint-Vincent de Paul, suit la direction de Gaston de Ségur et de Eugène Hiron, curé de Saint-Jacques du Haut-Pas. En 1847, il entre premier à l'École des chartes, d'où il sort trois ans plus tard au même rang avec le diplôme d'archiviste-paléographe ; sa thèse était un Essai historique sur les archidiacres. Après avoir temporisé pendant cinq ans, il croit pouvoir passer outre à la résistance de son père et suivre sa vocation. Il vient à Saint-Claude où l'évêque, Mgr Mabile, lui confère la tonsure et les ordres mineurs le 13 janvier 1856. Le lendemain, il part pour Rome où il est l'hôte des bénédictins de Saint-Paul-hors-les-murs ; il prend ses grades en théologie à la Sapience et reçoit, la même année, le sous-diaconat, le diaconat et la prêtrise. De retour en France (novembre 1856), il est nommé aumônier à Baudin, hameau jurassien, où son oncle maternel, Edmond Monnier, réalisait dans les forges une oeuvre de catholicisme social analogue à celle que Léon Harmel entreprendra au Val-des-Bois. Dans cette cité ouvrière, Gréa institue une maîtrise qui sera l'ébauche de sa future fondation religieuse. En 1863, le nouvel évêque de Saint-Claude, Mgr Nogret, le prend pour vicaire général ; Gréa transporte son oeuvre à la cathédrale de Saint-Claude (1865). En 1869, il accompagne son évêque, — tous les deux « infaillibilistes » —, au concile du Vatican, prend les avis de Mgr Svegliati, secrétaire de la congrégation des évêques et réguliers, reçoit les encouragements de Pie IX, en vue d'une restauration de l'ordre canonique. Le 8 septembre 1871, entre les mains de l'évêque de Saint-Claude, il fait profession religieuse en compagnie 803 de Constant Brenier, Louis Ferrey, Modeste Jeunet et Léon Dunoyer, et il instaure à la cathédrale le service choral de jour et de nuit. A partir de 1873, les chanoines réguliers...

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