— Né à Valenciennes vers 1584, Raymond de Hézecques entra chez les dominicains de sa ville natale dans sa seizième année. Dès la fin de son noviciat, il fut envoyé dans la péninsule ibérique pour faire sa philosophie ; il en revint pour étudier la théologie au couvent Saint-Jacques de Paris. Hézecques commença à prêcher, puis reprit ses études théologiques qui lui firent obtenir, assez âgé, son doctorat de théologie en Sorbonne (1624). La notice établie par Quétif, qui connut personnellement notre dominicain, insiste sur ses succès de prédicateur. Fort attaché à Marie de Médicis, il suivit la reine dans son exil aux Pays-Bas en 1633, puis revint au couvent de Valenciennes, où il semble avoir été jusqu'à sa mort, le 9 janvier 1670. Hézecques forma le projet d'une oeuvre très vaste en douze livres (dont il ne publia que les trois premiers, soit la première partie), sous le titre de L'Homme de douleurs, son art de pleurer et son salaire ; l'ouvrage parut à Paris, sans date (1510 p., in-folio) ; les approbations sont du 11 juillet 1643, mais les bibliographes s'accordent à fixer sa parution en 1646. Hézecques destine sa première partie aux prédicateurs. Il est difficile de déceler un plan précis dans ce qui a paru de son oeuvre et plus encore dans ce qu'il dit de son ensemble (p. 323-329). Il procède par démonstrations, c'est-à-dire par des exemples et tranches d'histoire (histoire biblique, de l'antiquité, de l'Église, etc) qui lui fournissent les points de départ d'enseignements divers. Cet enseignement est surtout d'ordre moral ; s'il y a une ligne directrice dans cet amas de pages, c'est probablement l'idée d'un homme chrétien pénitent qui pleure les pentes mauvaises de sa condition humaine et qui entreprend de vivre selon le christianisme. Dans ce qui a été publié, Hézecques s'inspire beaucoup des livres sapientiaux. Mais il a recours aussi bien à la philosophie naturelle, à la théologie, aux auteurs de l'antiquité païenne, en particulier aux stoïciens, et aux Pères. L'intérêt spirituel de l'Homme de douleurs est faible ; sa lecture est rebutante, du fait de son style lourd et recherché comme de son manque de progression logique ; sa doctrine, même théologique, est sans relief. Hézecques a traduit et édité les

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