— Né à Coblence le 7 septembre 1682, Johann Michael Stammel entra en 1698 chez les capucins de la province rhénane, où il reçut le nom de Hiérothée. Lecteur en théologie, confesseur et théologien de 1718 à 1726 de Damien-Hugues von Schönborn, cardinal-évêque de Spire, qu'il accompagna au conclave de 1721, il remplit plusieurs charges importantes (définiteur, quatre fois provincial, etc). Il mourut à Trèves le 21 mars 1766. Hiérothée publia des ouvrages sur l'histoire de l'ordre franciscain et capucin, qui sont une source précieuse de documentation : Provincia rhenana Fratrum Minorum Capucinorum… usque ad annum 1735 (Mayence, 1735 ; Heidelberg, 1750) ; Epitome historica, in qua… res franciscanæ generatim, dein… capucinorum usque 1747 (Heidelberg, 1750) ; il est à noter que l'ouvrage est dédié à « saint Hiérothée », le compagnon et disciple du pseudo-Denys l'Aréopagite ; Manipulus Confluentinarum memorabilium rerum (Luxembourg, 1753). Intéresse davantage la spiritualité son Tractatus bipartitus de sacro-sancto Missae sacrificio (Mayence, 1759, in-4°). C'est un traité de forme scolastique dont le but est didactique, pour former les jeunes prêtres, et apologétique, pour réfuter l'enseignement des protestants. La doctrine, la morale, le droit, la liturgie et la mystique du sacrifice de la messe sont ainsi étudiés, en même temps que sont donnés des aperçus sur le sacerdoce et l'épiscopat. Certaines questions posées sont redevenues d'actualité, comme la langue à employer dans la célébration, le ton de voix, la légitimité des messes privées et du « Stipendium ». La doctrine est classique, solide, exposée avec rigueur et recours à de nombreux auteurs anciens et modernes. L'auteur tient pour l'oblation mystique. Signalons enfin son Theatrum bipartitum in quo peccatorum infelix, felix econtra justorum in hoc tempore finis, his ad solatium, istis ad terrorem historico-moraliter praesentatur (Mayence, 1774, 492 p. in-4° ; privilège et approbations de 1764). C'est une sorte de traité des vices et des vertus ; les uns sont illustrés par la vie malédifiante de pécheurs publics de l'histoire d'Israël, de l'histoire ecclésiastique ou profane ; les autres, selon le chapitre 11 de l'épître aux...

[...]