— 1. Vie et personnalité. — 2. Œuvres. — 3. Genre littéraire et sources. — 4. Influence spirituelle et vue d'ensemble. 506

1. VIE ET PERSONNALITÉ.

1° Vie.

— Hildegarde est née en 1098 à Bermersheim près d'Alzey en Hesse rhénane, et non à Böckelheim. Elle appartenait à la famille des barons de Bermersheim. A huit ans, elle fut confiée aux bénédictines de Disibodenberg « pour s'y ensevelir avec le Christ afin de ressusciter avec lui à la gloire de l'immortalité », dit sa Vita (« consepelienda Christo, ut cum ipso ad immortalitatis gloriam resurgeret », I, 1, 2, PL 197, 93a ; cf Rom. 6, 4). Cette Vita nous renseigne peu sur le rythme normal de la vie du monastère. Hildegarde s'enracine dans la communauté et y épanouit ses dons d'intelligence et de coeur. En 1136, quand meurt la « maîtresse » (magistra, l'abbesse) de l'ermitage, la bienheureuse Jutta de Sponheim, Hildegarde est élue pour lui succéder. En 1147, elle fonde le monastère du Rupertsberg près de Bingen et en 1150 elle s'y établit avec sa communauté. En 1165 environ, elle érige à proximité le monastère d'Eibingen. Fait exceptionnel pour l'époque, l'abbesse d'un monastère cloîtré part quatre fois en mission : en Franconie, en Lorraine, en descendant le Rhin jusqu'à Werden, et en Souabe. La vie d'Hildegarde se passe en un siècle qui fut riche en tensions intellectuelles, religieuses et politiques. Les années 1160-1177 furent assombries par le schisme qu'avait provoqué Frédéric Barberousse. Et la dernière année de la vie d'Hildegarde fut enténébrée par un interdit immérité jeté sur le monastère du Rupertsberg. C'est là qu'elle mourut le 17 septembre 1179, dies natalis de sa fête liturgique. Les reliques de la sainte reposent dans l'ancienne église monastique devenue église paroissiale d'Eibingen, près de Rüdesheim sur le Rhin. Le procès de canonisation fut ouvert sur mandat du pape Grégoire XI daté du 27 janvier 1227. Le 24 novembre 1243, le pape Innocent IV demanda une meilleure enquête sur les miracles. Pour des...

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