— Hildemar paraît avoir été moine dans une abbaye du nord de la France, peut-être Saint-Vaast d'Arras (cf E. Lesne, Histoire de la propriété ecclésiastique en France, t. 5 Les écoles de la fin du 8e à la fin du 12e siècle, Lille, 1940, p. 327) ou Corbie (LTK, t. 5,1933, col. 34). Appelé en Lombardie pour la réforme des monastères, il y commenta la Règle bénédictine et son Expositio Regulae (ou selon le ms lat. Parisien. 12637 : Traditio super Regulam S. Benedicti) a été publiée pour la première fois par R. Mittermüller en 1880 (Ratisbonne). Selon les derniers commentateurs de la Règle, notamment C. Butler, Sancti Benedicti Regula monasteriorum 522 (Fribourg-en-Brisgau, 1927, Prolegomena) et P. Delatte, Commentaire sur la Règle de S. Benoît (Paris, 1913, introduction), ce commentaire dépend étroitement de celui de Paul Diacre (édité au Mont-Cassin en 1880). Malgré le caractère peu original de l'oeuvre, celle-ci a été exploitée par A. Schroll (Benedictine Monasticism as reflected in the Warnefrid-Hildemar Commentaries on the Rule, New York, 1941), pour un essai de reconstitution de la vie bénédictine en Italie du nord, avant les réformes de Gorze et de Cluny. On connaît aussi la haute estime d'Edmond Martène pour ce commentaire et il est certain que l'influence de l'oeuvre d'Hildemar fut grande non seulement en Lombardie, mais encore dans l'Europe bénédictine. Il paraît possible de préciser cette influence. Du point de vue de la doctrine de base du monachisme, l'humilité et l'obéissance, les moines de tous les temps ont trouvé dans l'enseignement d'Hildemar, perpétué dans les monastères par les exposés quotidiens des abbés, des formules très réalistes dont on peut trouver l'écho jusque dans les écrits de saint Ignace de Loyola, notamment dans sa lettre De virtute obedientiae. Toutefois, rien ne permet d'attribuer ces formules à Hildemar lui-même. Du point de vue de la vie monastique, le commentaire fournit des indications assez précises sur la façon dont la Règle était alors appliquée dans les abbayes....

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