Auteur : Bernard de VREGILLE.
 
Tome 6 - Colonne 910
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Titre de l'article : GRÉGOIRE VII (saint), pape, 1015/1020-1085.
Début de l'article :
— On connaît les grands traits de la biographie d'Hildebrand devenu le pape Grégoire VII. Né en Toscane entre 1015 et 1020 et élevé à Rome, chapelain de Grégoire VI qu'il accompagna dans son exil en 1047, moine « au-delà des monts », il fut en 1049 ramené à Rome par Léon IX et servit assidûment cinq papes avant d'être lui-même élevé au pontificat en 1073. Le zèle réformateur qu'il déploya sur tous les plans fut notamment à l'origine du long et sévère conflit qui l'opposa au roi Henri IV de Germanie, et c'est « en exil » qu'il mourut à Salerne le 25 mai 1085. Les détails biographiques évoqués dans la présente notice, consacrée au portrait spirituel de Grégoire VII, le seront uniquement en fonction de ce portrait.
1. Les lettres de Grégoire VII, document spirituel.
Parmi les quatre cents lettres et plus de Grégoire VII qui nous ont été heureusement conservées, un très grand nombre ont visiblement été, en totalité ou en partie, dictées par lui, parfois même écrites de sa main. C'est donc à lui-même que nous pouvons « demander 911 les éléments de son portrait » (A. Fliche, Réforme grégorienne, t. 2, p. 90), et il se trouve que ces dictatus papae révèlent une personnalité fortement accusée où les traits de l'homme de gouvernement peuvent difficilement être dissociés de ceux de l'homme de prière : le saint y apparaît tout aussi grand que le pontife. Le portrait qui nous est ainsi donné du pape qui a si puissamment dominé l'histoire de l'Église médiévale a d'autant plus de prix que la plupart des saints du 11e siècle sont au fond peu connus, leur image s'estompant le plus souvent à travers les textes hagiographiques ou littéraires. Grégoire VII, lui, se montre jour après jour au long d'une correspondance de vingt années liée aux situations les plus dramatiques qu'ait connues le siècle. Il le fait de façon simple et directe (E. Caspar voit en lui un « primitif »), mais avec beaucoup de sûreté et de délicatesse, dans une langue ferme et nuancée. C'est ce qui donne un accent presque moderne à ces lettres dont le contexte historique et théologique est par tant de côtés si étranger à notre temps.

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