— 1. Le problème. — 2. Vie et personnalité. — 3. Œuvres. — 4. Doctrine spirituelle.

1. LE PROBLÈME

Saint Hippolyte a été, en son temps, une personnalité aussi remarquable qu'un Clément d'Alexandrie ou un Origène et d'une égale notoriété. Ses nombreux écrits ont été lus pendant longtemps et ont exercé une durable influence. Mais le souvenir de leur auteur s'est rapidement perdu. La principale cause de cet oubli est évidemment la latinisation rapide de l'Église de Rome au 3e siècle. Déjà commencée au début de ce siècle, cette évolution était fort avancée vers l'an 250 et pratiquement terminée au début du 4e siècle. Cette transformation a été si complète que l'Église romaine a oublié son histoire primitive et qu'elle a perdu ses premières archives et presque toutes les oeuvres de ses premiers théologiens. A de rares exceptions près, n'ont été sauvés, pour une durée plus ou moins longue, que les textes et les documents qui avaient reçu une assez large diffusion pour avoir place dans les bibliothèques chrétiennes de la partie orientale de l'empire. Hippolyte, dernier auteur de langue grecque de Rome avant le pape Zacharie † 752, n'a trouvé, en Occident, ni traducteur ni historien. Les seuls souvenirs authentiques le concernant que nous rapporte la littérature latine sont deux brèves notices du chronographe de 354. La liste des évêques romains nous dit, à propos du pape Pontien : « Eo tempore Pontianus episcopus et Yppolytus presbiter exoles sunt deportati in Sardinia in insula nociua, Seuero et Quintiano Cons. (235) ». La liste des dépositions de martyrs cite au 13 août celle d'Hippolyte « in Tiburtina » et celle de Pontien « in Callisti » (MGH Auctores antiquissimi, t. 9, Berlin, 1892, p. 74-75 et 72). Les inscriptions, les martyrologes, les légendiers attestent qu'Hippolyte a été l'objet d'un culte à Rome et probablement à Porto, port de Rome. Tous ces témoignages ont été soigneusement recensés, mais sans profit pour l'histoire réelle de cet auteur, à l'exception, peut-être, d'une inscription du pape Damase. Eusèbe de Césarée connaissait un certain nombre d'ouvrages...

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