— 1. Données biographiques. — 2. Œuvres.

1. Données biographiques.

— Les quelques rares renseignements fournis par la tradition jusqu'à ces trente dernières années faisaient de Grégoire un persan, voire un éthiopien, qui, après avoir été à la tête d'un monastère palestinien, était devenu abbé d'un monastère de l'île de Chypre, où se trouvait, jeune moine, le futur archevêque de Salamine, Épiphane. Grégoire serait mort à la fin du 4e siècle. Possédant une forte culture hellénique, il aurait pourtant composé ses ouvrages en syriaque. Telle est la version transmise par ‘Isô ‘denah de Baṣrā, au 8e siècle (Liber castitatis, éd. P. Bedjan, Leipzig, 1901, p. 445), par la Chronique de Séert (éd. A. Scher, PO, t. 5, p. 273-275), reprise par la Bibliotheca orientalis de J. S. Assemani (t. 1, Rome, 1719, p. 170-174) et, récemment encore, par A. Mingana (A new Document on Christian Monachism, dans Expositor, 8e série, t. 9, 1915, p. 365-378). J.-B. Chabot doutait de la valeur de cette tradition (Littérature syriaque, Paris, 1934, p. 57). Une meilleure lecture et la critique interne des textes ont permis à Irénée Hausherr de restituer à Grégoire une identité sommaire. Les controverses auxquelles Grégoire prit part ne permettent pas de le placer avant le 6e siècle. Il s'appuie en effet sur la doctrine évagrienne : les huit vices capitaux, la division de la vie spirituelle, la distinction entre science et sagesse, la place des sens spirituels, etc ; il connaît les Vies des Pères et aussi Philoxène de Mabbourg († vers 522). En réalité, le perse Grégoire vécut en solitaire près du Mont Izla, puis dans l'île de Chypre sous Arcadius, archevêque de Constantia à la fin du 6e siècle et au début du 7e ; il revint mourir au Mont Izla. Il fut le contemporain et peut-être l'ami de Babaï le Grand († vers 630), et il attaqua non seulement l'origénisme et le messalianisme, mais aussi les théories de Henana Adiabène (n. 26), qui enseignait de son temps. Grégoire parle enfin d'un certain Moïse, qui aurait...

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