— Honorat est connu par l'éloge funèbre composé par son disciple Hilaire (cf supra, col. 464). La pièce ne dit pas le lieu de naissance de celui qu'elle célèbre, la Gaule ne fait aucun doute pour des raisons fort bien vues par Tillemont (Mémoires.., t. 12, p. 675). Baptisé adolescent, Honorat renonce au monde et accompagné de Venant, un de ses frères, se rend en Grèce d'où l'arrachent et la mort de Venant et son propre état de santé. Revenu en Gaule, Honorat se retire dans celle des îles de Lérins qui aujourd'hui porte son nom, il y fonde un monastère qui ne tarde pas à attirer de fortes personnalités, tel saint Eucher (DS, t. 4, col. 1653-1660). Bientôt les deux hommes reçoivent de Jean Cassien une série de conférences : on sait que la treizième est à l'origine des positions provençales sur la doctrine de la grâce. Les historiens, faute de documents, se demandent depuis longtemps si Honorat donna à son monastère une Règle écrite ou simplement orale. Cela se déroula avant 426, date de la mort de Patrocle, évêque d'Arles. Nous savons, en effet, qu'immédiatement après l'intermède d'un nommé Euladius ou Helladius, le choix d'un successeur de Patrocle au siège d'Arles se porta sur l'abbé de Lérins. Honorat ne fut pas longtemps évêque : en 430, au plus tard, et dès le début de l'année, il s'éteignit. Ni les louanges d'Hilaire, ni celles de Jean Cassien ou d'Eucher ne permettent de qualifier la sainteté d'Honorat. Concorde et simplicité ont marqué son épiscopat. L'hospitalité semble avoir été sa loi à Lérins. Son zèle et sa charité envers Hilaire furent admirables. Si aucun écrit de lui ne nous est parvenu, il n'en est pas moins l'exemplaire même du moine devenu évêque : « floruit igitur sub ipso Christi ecclesia, sicut monasterium ante floruerat » (Sermo de vita Honorati 28). S. Hilaire d'Arles, Sermo de vita Honorati : AS, t. 2, Anvers, 1643, p. 15-26 ; PL 50, 1249-1272 ; éd. S. Cavallin, Vitae sanctorum Honorati et Hilarii, Lund, 1952, p. 49-78 ; de larges extraits du Sermo sont traduits en français par L. Cristiani, cité infra. — Les conférences 11 et 17 de Jean Cassien sont...

[...]