— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. L'exégète spirituel. — 4. Conclusion.

1. Vie.

— Joseph Huby est né le 12 décembre 1878 à Châtelaudren (Côtes-du-Nord, Bretagne), premier enfant de parents profondément chrétiens. Entré dans la compagnie de Jésus à Laval en octobre 1897, il fit ses études de théologie de 1907 à 1911 au scolasticat français d'Ore Place à Hastings (Angleterre). En ces temps où sévissait la crise moderniste, Huby y rencontra un maître : « L'influence du Père de Grandmaison fut pour nous particulièrement bienfaisante : la loyauté de ses discussions avec les adversaires, ses jugements dégagés de toute outrance.., comme l'exemple de sa vie religieuse contribuèrent grandement à maintenir les esprits dans le calme et la fidélité » (Conférence pour le cinquantenaire du scolasticat de Fourvière, 1948 ; cf DS, t. 6, col. 770-773). Ordonné prêtre le 24 août 1910, en même temps qu'Auguste Valensin et Victor Fontoynont, il ne quitta Hastings en 1911 que pour y revenir en 1913 comme professeur de théologie fondamentale. De 1917 à 1919, il exerça à Paris les fonctions de secrétaire des Recherches de science religieuse, revue fondée en 1910 par Léonce de Grandmaison. Il reprit à Hastings en octobre 1919 l'enseignement de l'apologétique, auquel il joignait désormais celui du traité « de la foi ». Il s'avance alors dans la voie ouverte par son confrère et ami Pierre Rousselot sur le problème de la connaissance religieuse et sur « les yeux de la foi ». Néanmoins il sent monter l'orage : « Venit nox » (Notes de retraite, 1919). Son instructeur au troisième an de noviciat de Cantorbéry, R. de Maumigny, lui avait donné les consignes suivantes : « Votre voie est l'apostolat intellectuel. C'est par là que vous vous sanctifierez. Vous avez déjà eu des difficultés pour vos travaux. C'est bon signe. Attendez-vous à de nouvelles contradictions : Nisi granum frumenti… Soyez détaché de tout succès humain, même de la faveur des supérieurs. Aimez seulement la sainte Église et marchez de l'avant ». Huby dut en 1920 renoncer à l'enseignement de ses thèses sur « les yeux de la foi », c'est-à-dire en...

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