— 1. L'homme. — 2. L'oeuvre. — 3. La pensée. — 4. Conclusion : l'influence.

1. L'HOMME

1° Vie.

— A l'époque de la Renaissance du 12e siècle, une place spéciale est à faire à l'abbaye de Saint-Victor et, dans cette abbaye fondée par Guillaume de Champeaux au début du siècle, un rôle de premier plan doit être attribué à Hugues de Saint-Victor, qui lui donna son statut intellectuel et culturel. Les indications d'origine ne se proposent pas avec évidence. Les manuscrits présentent Hugues, la plupart du temps, comme Hugo de Sancto Victore, Magister Hugo ou simplement Hugo, moins souvent comme Domnus Hugo ou Venerabilis Hugo, parfois comme canonicus, presbyter, Pater ou frater Hugo, ou praepositus sancti Victoris ; il est appelé philosophus, theologus ou theosophus, beatus ou sanctus ou Hugo magnus. Mais on n'a aucune dénomination qui révèle son origine, car la dénomination fréquente Hugo parisiensis signale seulement le théâtre de son activité intellectuelle. 902 Quant à son terroir natal, deux opinions s'opposent, dont aucune ne s'impose rigoureusement : l'origine saxonne et l'origine flamande. La première se fonde sur la tradition de Saint-Victor doublée de la tradition saxonne. Mais ces traditions, qui semblent répondre à un processus d'idéalisation progressive présentant Hugues comme un dynaste de Blanckenburg, sont assez tardives et ne remontent pas au 12e siècle. On a fait appel récemment au ms Paris 15009 (J. Taylor, The Origin and early Life of Hugh of St. Victor, Notre Dame, États-Unis, 1957). Toute difficulté disparaîtrait et le problème serait résolu, si l'origine saxonne était attestée par la partie de ce manuscrit qui est contemporaine de Hugues et contient sa Chronique. Mais il n'en est rien. Ce ms est composite, et l'attestation sur l'origine saxonne de Hugues se trouve dans l'autre...

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