— 1. Histoire. — 2. Nature du mouvement. — 3. Activités religieuses.

1. Histoire.

— 1° Origines. — Les humiliés ou umiliati (mot formé de l'italien umile, humble, vil, qualifiant la laine de l'habit religieux, et d'un suffixe, soit diminutif, soit peut-être péjoratif) ont constitué à la fin du 12e et durant tout le 13e siècle, voire même au-delà, un mouvement religieux considérable, qui eut pour théâtre principal la Lombardie. Il se partagea assez tôt en deux fractions, dont l'une versa définitivement dans l'hérésie, tandis que l'autre, ramenée à l'Église par les soins d'Innocent III, donna naissance en 1201 à un ordre religieux tripartite. Jusqu'au début du 20e siècle, on se contenta, pour expliquer l'origine des humiliés, de quelques légendes nées dans leur congrégation au 15e siècle ou peu auparavant. Elles font remonter les débuts de leur institution à une époque bien trop reculée ; on en trouvera une description raisonnée par F. Vernet, dans DTC, t. 7, 1922, col. 312. Ce sont deux auteurs italiens qui ont, pour la première fois, élaboré une histoire scientifique des humiliés : A. de Stefano (Le origini dell' ordine degli Umiliati, dans Rivista storico-critica delle scienze teologiche, t. 2, Rome, 1906, p. 851-871) et surtout L. Zanoni (Gli Umiliati.., Milan, 1911, ouvrage fondamental auquel nous renverrons souvent). Parmi les documents dignes de foi, signalons la Chronique de Laon, qui révèle l'origine des humiliés. Vers 1220, le chroniqueur, après avoir relaté pour l'année 1178 (pontificat d'Alexandre III) les vicissitudes de la confrérie de Valdo (ou Valdès), décrit ainsi l'entrée 1130 en scène des humiliés (Chronicon laudunense, dans MGH Scriptores, t. 26, Hanovre, 1882, p. 449). Il y avait alors dans les villes de Lombardie des citadins (cives) qui, tout en restant dans leurs foyers avec leur famille, s'étaient choisi une certaine forme de vie religieuse ; ils s'abstenaient de mensonges, de serments et de...

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