— 1. Le romancier naturaliste. — 2. Le romancier chrétien. — 3. L'influence.

1. Le romancier naturaliste.

— Né à Paris, le 5 février 1848, d'un père hollandais et d'une mère de souche bourguignonne, Charles Huysmans eut une enfance solitaire auprès d'une mère devenue veuve en 1856 et bientôt remariée. Dès son baccalauréat (1866), désireux d'être indépendant de sa famille, il demande et obtient un poste au ministère de l'Intérieur, carrière de fonctionnaire qu'il mènera jusqu'en 1898. Dès dix-neuf ans, il écrit et publie, il est du « Groupe de Médan », a son couvert chez Zola, se fait un nom de romancier (Marthe, Bruxelles, 1876 ; Les soeurs Vatard, Paris, 1879 ; En ménage, Paris, 1881 ; A vau-l'eau, Bruxelles, 1882), un nom de critique d'art (vg L'art moderne, Paris, 1883). Il reste célibataire tout en vivant ce qu'il raconte dans ses livres ; comme les Goncourt, Zola, Maupassant, il est « naturaliste » et décrit minutieusement des gens, des situations, des milieux tristes et vulgaires ; lui non plus n'est pas gai, il s'ennuie, et le terme est faible pour dire la réalité. Ce spleen va être raconté dans A rebours (Paris, 1884), longue confession désabusée d'un esthète que tous les « au-delà » explorés ont déçu. Les dernières paroles du roman étonnèrent ses amis : « Seigneur, prenez pitié du chrétien qui doute, de l'incrédule qui voudrait croire, du forçat de la vie qui s'embarque seul dans la nuit, sous un firmament que n'éclairent plus les consolants fanaux du vieil espoir ». Huysmans, plus tard, pourra dire : « Ma transformation datait d'A rebours ». Pourtant la même vie continue, les mêmes productions (Un dilemne et En rade, Paris, 1887 ; Certains, Paris, 1889) ; mais surgit un nouveau centre d'intérêt : l'occultisme. Huysmans se documente sur la sorcellerie du moyen âge, sur la magie moderne, se lie particulièrement avec un ancien prêtre, Joseph Boullan, qui lui communique des dossiers effarants sur le satanisme contemporain ; de ces éléments va sortir...

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