— Hyacinthe, sans doute né dans la ville ou le diocèse d'Amiens, prit l'habit à Paris le 18 septembre 1606. Il fut prédicateur et mourut à Bourges, « en retournant des eaux », le 9 septembre 1638. C'est tout ce que nous savons de lui. Il laissa deux ouvrages. 1° Le tableau de l'âme mourante dans les douleurs de Jésus (Paris, 1631, in-12°, 320 p. ; rééd. 1633, 1634 et 1635). Après une préparation de l'âme, l'auteur détaille, en trente-deux chapitres, les souffrances de la Passion et les vertus que le Christ y manifeste. Ces méditations sont mêlées de considérations théologiques et affectives. 2° Le tableau de l'âme vivante dans la gloire de Jésus (Paris, 1634, in-12°, 481 p. ; rééd., 1635) présente plus d'originalité. L'auteur considère théologiquement la vie de la grâce et de la gloire dans l'âme de Jésus au tombeau (ch. 1-7), puis les « effets » produits par cette âme dans les cités des malheureux souffrants (enfer), des amoureux souffrants (purgatoire) et des martyrs d'amour (limbes) (ch. 8-10). Il précise ensuite la place de Jésus au regard de la résurrection générale et présente les témoins de la résurrection du Christ, surtout la Vierge (ch. 11-18). Il montre comment le péché fait perdre la jouissance de la gloire de Jésus et comment on la retrouve (ch. 19-24). Enfin, nous assistons au triomphe de Jésus jusqu'à l'Ascension (ch. 25-28). Ces ouvrages développent, — à l'intention d'« Uranie » —, la théologie trinitaire et la christologie, les rapports de l'humanité avec la Trinité par la médiation du Christ. Scotiste, l'auteur déclare : « Le tout prend naissance non de la condition du péché, mais trop bien de la vertu du conseil de Dieu » (Ame mourante, p. 213). Il s'attache également à la vie présente du Christ à laquelle l'âme doit s'unir, principalement par l'adoration et une ascèse « de pur amour » : « La vraie religion 1208 et le véritable sacrifice gît en la vie de grâce, et la vie de grâce dans une parfaite adoration, qui ne peut être qu'en esprit et en vérité » (Ame vivante, p. 52-62). Hyacinthe cite volontiers, — mais sans grande précision, sans doute à...

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