— Né à Angoulême en 1539, entré jeune (1551) chez les cordeliers de la ville, Maurice Hylaret fit à Paris ses études de philosophie et de théologie ; prêtre, semble-t-il à dix-neuf ans, il enseigna, dès 1562, successivement ces mêmes disciplines. Il est docteur en Sorbonne en 1570. A partir de 1572, fixé comme prédicateur à Orléans, il connaît là et en d'autres villes un immense succès. Il est provincial de Touraine en 1582. Les dernières années de sa vie (il meurt le 30 décembre 1591), il est « un des plus ardents promoteurs de la Ligue par ses sermons séditieux et par les confréries du Nom de Jésus et du Cordon de saint François instituées pour attacher le peuple » (Nicéron). Hylaret a publié, ou l'on a publié de lui, des oeuvres de controverse et surtout des sermonnaires. 1° Deux traictez ou opuscules, l'un en forme de remonstrance, De non conveniendo cum haereticis, l'autre par forme de conseil et advis, De non ineundo cum muliere haeretica a viro catholico conjugio.., Orléans, 1587. — 2° Sacrae decades quinquepartitae, conciones quadragesimales atque paschales.., Paris, 1587, 2 vol. (2e éd., Lyon, 1591) ; traduits par Jean Moynet, Sermons catholiques pour tous les jours du caresme et festes de Pasques, Paris, 1589, 2 vol. — 3° Sacrae enneades adventuales quatuor, homilias 36 complectentes.., Paris, 1587 ; Lyon, 1591. — 4° In 52 dominicarum totius anni evangelia… homiliae.., Paris, 1604, 2 volumes (le t. 1 réédite 20 homélies des Sacrae decades). Ces ouvrages ne rappellent en rien la démesure du tribun ligueur ; ils ne sont ni truculents, ni grotesques, ni violents. Selon le genre reçu, ils sont bourrés de citations classiques sans intérêt, d'histoires anciennes et contemporaines puisées au hasard des chroniques et des réminiscences de l'auteur, de commentaires exégétiques ou spirituels sans grande valeur. La doctrine est banale, la réflexion superficielle, l'intention moralisante. Puis, tout à coup, apparaît une éclaircie heureuse, suggestive, relevant vraiment de la vie spirituelle. Tel le sermon de Noël, avec son développement sur « le Christ qui vient in similitudinem peccati, avec les langes du pécheur » (Homiliae, t. 1) ; tels les sermons sur la...

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