— Né à Valence (Espagne), Juan Bautista Ibañez est supposé être le fils du célèbre calligraphe et grammairien Pedro de Madariaga. Après avoir étudié le droit, il entra en 1585 à la chartreuse de Porta Coeli, proche de Valence ; il y fut ordonné prêtre et y mourut le 18 mai 1619 et non 1620, comme on l'a dit. Il est habituellement cité sous le nom de Juan de Madariaga. Il a publié : 1) Vida del Seráfico Padre San Bruno… Con el origen y principio y costumbres desta Sagrada Religión… (Valence, 1596, 10 † 197 f.). La facilité avec laquelle Madariaga accueille et accumule le merveilleux et un style plein de rhétorique lui valurent sans doute la réprobation des chapitres généraux de l'ordre de 1599 et de 1600 : « propter tot menda », ils ordonnèrent que l'ouvrage soit retiré de la circulation jusqu'à sa correction. Selon Morotius (cité infra), l'ouvrage fut traduit « belgico sermone » en 1623 par François Le Pippre, chartreux de Gosnay-en-Artois, et en latin par Gérard Éloy (Eligius, † 1641), de la chartreuse de Bruxelles (Biographie nationale de Belgique, t. 6, 1878, col. 560) ; selon Morotius encore, ces deux traductions étaient en son temps manuscrites ; il ne semble pas qu'elles aient été imprimées. — 2) Litania encomiastica de Sanctissimo Nomine Jesu, ex Scriptura sacra per dies hebdomadae distributa (Valence, 1616, in-8°), que nous n'avons pas vu. Les bibliographes signalent les manuscrits suivants, dont nous n'avons plus trace actuellement : 1) Monarquia divina, in-4 ; — 2) Las tres gerarquias de la gracia, en que se trata del arte de servir a Dios con fácil y apacible método, in-4 ; — 3) Vida del venerable y santo varon el P. D. Dionisio Riquel, llamado el Cartujano, in-4°. Ces trois manuscrits se trouvaient encore en 1835 à la chartreuse de Porta Coeli. — 4) Sanctiones sanctissimae. Bien qu'il fut moine, Madariaga écrivit une oeuvre politique célèbre : Del Senado y de su Principe (Valence, 1617, 24 † 532 p.). A cause de son sujet peu compatible avec la vie d'un chartreux, les visiteurs de l'ordre décidèrent que le livre serait retiré du commerce, mais il fut de nouveau mis en circulation en 1626 avec un nouveau titre :

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