— Sur la vie et l'activité d'Idung, moine de l'abbaye Saint-Emmeran de Ratisbonne, au 12e siècle, on ne possède guère d'informations. On constate seulement qu'il se montre averti des problèmes qui troublaient les esprits monastiques et ecclésiastiques de son époque. Bien que n'étant pas abbé, il rédigea un opuscule intitulé De quatuor quaestionibus monachoclericorum et sanctimonialium virginum statum spectantibus liber epistolaris (édité par B. Pez).

Il s'efforce de résoudre les problèmes suivants : 1. Si una eademque persona sit clericus et monachus ? 2. Si sola voluntas faciat clericum ? 3. Si sanctimoniales foeminae et monachi cum unam habeant sancti Benedicti regulam, etiam unam debeant habere clausurae custodiam ? 4. Si monacho liceat habere vocem praedicationis in Ecclesia ?

1249 Ce petit traité, dédié au « magister Herbordus », est un éloge de la vie cénobitique, telle qu'elle était vécue au 12e siècle en Allemagne. L'orientation générale de ses onze chapitres est polémique, en ce sens qu'ils s'insurgent contre le luxe des clercs débauchés et contre leur avidité au gain ; mais ils défendent aussi l'intégrité des devoirs et des droits des moines. S'il est révélateur des tentations claustrales de l'époque, cet opuscule intéresse aussi la spiritualité des états de vie, y compris celle du laïcat. En plus de la Bible, il recourt très fréquemment à Jérôme, puis cite Ambroise, Augustin, Fulgence, Bède, Bernard, l'évêque saint Wolfgang, ainsi que Pythagore et Socrate. Il est un témoin d'un genre littéraire qui mêle considérations ascétiques, perspectives historiques et assertions polémiques.

B. Pez, Thesaurus anecdotorum novissimus, t. 2, 2e p., Augsbourg, 1721, col. 507-542. — H. Hurter, t. 2, col. 156. — Ph. Schmitz, Histoire de l'ordre de Saint-Benoît, t. 7, Maredsous, 1956, p. 102.

[...]