— Né à Galizzano (Savone) en 1815, Andrea Ighina fit ses études théologiques à Turin ; il fut chapelain chez la marquise Giulia di Barolo et se lia d'amitié avec Silvio Pellico, quand celui-ci fut l'hôte de la marquise. Rappelé dans son diocèse par son évêque Thomas Ghilardi, Ighina fonda à Mondovi un collège de clercs qui donna de nombreuses générations de prêtres et qui existe encore comme convict. Devenu en 1860 recteur du grand séminaire de Mondovi, Ighina inaugura des cours d'histoire ecclésiastique, de liturgie, d'ascétique et de mystique, matières qu'il enseigna pendant de longues années. Il mourut en 1889. Lettré, poète, théologien, Ighina intéresse l'histoire de la spiritualité au 19e siècle par la publication de son enseignement : Istituzioni di teologia ascetica e mistica ad uso dei seminari. L'ouvrage parut d'abord (Mondovi, 1886) en deux volumes, le second étant constitué par la réédition du Sacerdote santificato (Turin, 1773, etc) du jésuite Charles-Emmanuel Pallavicino (1719-1785) ; dès la seconde édition (Mondovi, 1889 ; 1892), Ighina se borna à son premier volume qu'il enrichit de ce que l'ouvrage de Pallavicino comportait d'enseignement ascétique pour la vie sacerdotale. Telle qu'elle est dans ses deuxième et troisième éditions, la Teologia ascetica e mistica d'Ighina est l'un des premiers manuels parus en Italie en ce domaine. La doctrine en est complète, solide et clairement présentée. L'auteur établit une distinction d'espèces entre l'ascèse et la mystique expérimentale ; cette dernière n'est pas nécessaire à la sainteté et elle est de fait inaccessible à de nombreux chrétiens. La théologie mystique est « la science et l'art de guider certaines âmes privilégiées dans les voies extraordinaires » (n. 265). L'ouvrage est divisé en quatre parties. Après une introduction sur la perfection chrétienne, la première partie est consacrée à l'enseignement ascétique (comment vaincre les obstacles à la perfection ; les vertus morales, cardinales et théologales ; les sacrements et les diverses formes de la prière ; les maladies spirituelles et leurs remèdes). La deuxième partie concerne la théologie mystique (notions, l'union mystique, la contemplation...

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