— Né à une date inconnue à Liège et dans la famille Brabant, Ignace de Saint-François entra chez les carmes de la province de France. Il fut deux fois prieur du couvent de Liège, lecteur en théologie et définiteur de sa province. Lorsqu'en 1684 il publie son ouvrage sur saint Joseph, les approbations et permis d'imprimer le disent du couvent de Liège, confesseur des carmélites de Huy et pastor sancti Germani en cette même ville. Il mourut à Huy le 28 août 1688.
En dehors d'une Sancti Alberti vita restée manuscrite et d'une Réponse catholique servant d'apologie contre un sermon du sieur Henri Chrouet, ministre calviniste (Liège, 1655), Ignace a laissé une Synopsis magnalium divi Josephi (Liège, 1684, in-folio), qui est une « somme » de joséphologie, à la fois exégétique, théologique et historique. La première partie traite de Joseph fils de David selon la nature et selon la grâce (ici est discutée la question de la sanctification de Joseph dès sa conception ; opinion à laquelle notre auteur se rallie). La deuxième partie, plus théologique, étudie comment il faut comprendre que Joseph a été l'époux de Marie et le père de Jésus ; la paternité de Joseph n'est pas seulement légale et « nourricière », elle est aussi et surtout spirituelle. Ici, notre auteur s'inspire de saint Augustin (De nuptiis et concupiscentia, livre 1, ch. 11, 12, PL 44, 421a) : « Pater Christi sicut conjux matris ejus, utrumque mente, non carne ». Dans la troisième partie, Ignace expose le culte liturgique, les développements de la dévotion et les différents patronages de saint Joseph, cette dernière partie est plus historique. L'ensemble de l'ouvrage est très soucieux de recueillir tout ce qui affère à saint Joseph dans la tradition de l'Église.
Cosme de Villiers, t. 1, col. 706. — Biographie nationale (belge), t. 2, 1868, col. 901. — I. Rosier, Biographisch en bibliographisch overzicht van de vroomheid in de Nederlandse Carmel, Tielt, 1950, p. 152.
[...]