— I. Notions. — II. Chez les Pères de l'Église. — III. Au moyen âge. — IV Dans l'école carmélitaine.

I. NOTIONS

Le terme d'image prend différents sens selon ses divers rapports avec la contemplation. Nous retrouvons cette variété de significations dans les textes des auteurs spirituels. 1. Un premier sens concerne la personne même du contemplatif : il est « créé à l'image de Dieu », il trouve dans la contemplation une source de perfection qui le rapproche de Dieu dans une ressemblance d'ordre surnaturel. Nous n'évoquerons qu'en passant ce sujet qui a été traité explicitement plus haut (art. IMAGE ET RESSEMBLANCE). 2. Un deuxième sens du mot image est en rapport direct avec l'expérience de la contemplation et plus encore peut-être avec l'expression de cette expérience. Si le contemplatif veut dire quelque chose à autrui, s'il veut réfléchir en lui-même à propos de sa contemplation, il est nécessairement acculé à une traduction à l'aide de similitudes susceptibles d'évoquer quelque chose de son expérience. Le contenu transcendant du contact avec Dieu ne trouve pas d'expression adéquate dans le langage humain. Le recours à l'image, au concept, est au fond un besoin structurel de la connaissance humaine, comme il l'est évidemment du langage. L'activité intellectuelle est liée aux sens sans pouvoir s'en passer, tant qu'elle demeure dans sa condition ordinaire. « L'homme ne peut renoncer à l'image et aux images, parler de la réalité et du mystère de Dieu qu'en énigmes et symboles, 1473 il ne voit tout que dans un miroir » (H. Fries, Démythologisation et vérité théologique, dans Le message de Jésus et l'interprétation moderne, Mélanges K. Rahner, t. 1, Paris, 1969, p. 197 ; trad. de Gott in Welt. Festgabe für K. Rahner, t. 1, Fribourg-en-Brisgau, 1964). Les mystiques qui cherchent à exprimer en termes humains le divin dont ils font l'expérience peuvent accumuler images sur images, ils en connaissent l'impuissance et l'inaptitude, et la nécessité de les transcender par l'esprit : Dieu est au-delà de toute image. C'est pourquoi la...

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