Auteur : Édouard COTHENET.
 
Tome 7 - Colonne 1536
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Titre de l'article : IMITATION DU CHRIST.
Début de l'article :
— I. Dans l'Écriture. — II. Dans la tradition spirituelle. — III. Réflexion théologique. — IV. Applications dans la vie spirituelle.
I. DANS L'ÉCRITURE
Dans l'histoire de la spiritualité le thème de l'imitation de Jésus-Christ tient une place importante. Alors que le verbe « imiter » ne se trouve pas dans l'Évangile, les chrétiens ont compris que l'invitation à « suivre » Jésus signifiait un appel à l'imiter. Comme l'écrit saint Augustin, « quid est enim sequi nisi imitari ? » (De sancta virginitate 27, PL 40, 411b). Cette interprétation s'est imposée jusqu'à la Réforme. On assiste alors à un tournant : tout en reconnaissant que le Christ était à la fois Don et Exemple, Luther a mis de plus en plus l'accent sur le premier aspect. Dans sa réaction contre la piété médiévale, il eut tendance à voir dans l'imitation une tentative orgueilleuse de l'homme pour acquérir des mérites et la Réforme est restée très marquée par cette suspicion. A l'imitation du Christ (Nachahmung) elle oppose la « suite du Christ » (Nachfolge) comme réponse, dans la foi et l'obéissance, à son appel. La critique luthérienne comporte une part de vérité. On ne peut imiter le Christ, comme un héros humain. Pour reprendre les réflexions de J. Guitton, « si Jésus est homme, il est seulement un modèle, un héros... Mais s'il est Dieu, il existe nécessairement entre lui et les siens une participation toute différente et qui ne peut que s'identifier à la relation que l'Incréé soutient avec les consciences » (Le problème de Jésus, t. 2 Divinité et résurrection, Paris, 1953, p. 107). Et quand, attiré par le portrait du Christ, le fidèle essaie d'en 1537 reproduire les traits, il ne doit jamais oublier qu'il est attiré par le Christ lui-même. L'effort du croyant pour ressembler à son Maître se développe dans le domaine de la grâce et non dans celui d'un volontarisme stoïcien. Le thème de l'imitation tient très peu de place dans une Concordance de la Bible. Le Vocabulaire de théologie biblique ne comporte pas d'article

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