— L'idée d'immortalité n'est pas spécifiquement chrétienne ; elle intéresse la philosophie et l'histoire des religions tout autant que la théologie. On a même soutenu que seule l'idée de résurrection des corps appartient au christianisme, tandis que l'idée d'immortalité serait importée du dehors et postérieurement, sous l'influence de la philosophie 1602 grecque (cf O. Cullmann, Immortalité de l'âme ou résurrection des corps ?, Neuchâtel-Paris, 1956). Si la théologie systématique ne peut se dispenser de considérer les influences étrangères qui ont joué dans l'élaboration de la doctrine à l'intérieur de l'Église, nous pouvons nous borner ici à rechercher les incidences spirituelles de l'idée d'immortalité en milieu judéo-chrétien, laissant de côté les problèmes philosophico-théologiques de l'immortalité de l'âme, de la survie entre la mort et la résurrection, ainsi que le problème de la valeur spirituelle de la mort (cf art. MORT). 1. Écriture. — 2. Pères de l'Église. — 3. Conclusion. Pour l'étude des interférences entre les conceptions chrétiennes et non-chrétiennes de l'immortalité, on pourra se référer à l'ouvrage de Franz Cumont, Lux perpetua, Paris, 1949 (voir surtout la note complémentaire XXXV, rédigée par L. Canet, Immortalité et résurrection, p. 445-461), ou à l'étude de H. Cornélis, La résurrection de la chair et les croyances païennes sur les fins dernières, dans La résurrection de la chair, Paris, 1962, p. 21-133.

1. ECRITURE.

— « Tu peux manger de tous les arbres du jardin ; mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras de mort » (Gen. 2, 17). Telle est, si l'on fait abstraction du document sacerdotal, la première parole adressée par Dieu à l'homme, parole qui révèle les conditions de la vie et de la mort, et en même temps définit implicitement le rapport de l'homme à Dieu. L'homme, qui a reçu de Dieu son existence (Gen. 2, 7), reçoit maintenant de lui le monde pour la conserver. La Parole de Dieu...

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