— 1. Notion. — 2. Fondement scripturaire. — 3. Théologie.

1. Notion.

— On distingue habituellement l'impeccabilité de l'impeccance. Par impeccance on entend l'état de celui qui ne commet pas en fait le péché. Le terme d'impeccabilité désigne quelque chose de plus radical. Ce n'est pas seulement un fait qu'il exprime, mais un droit. Il est d'ailleurs susceptible d'une acception plus ou moins rigoureuse. Au sens large, l'impeccabilité est l'état de celui qui peut ne pas commettre le péché, tout en restant capable de le commettre. Ce posse non peccare, qui n'exclut pas son contraire, le posse peccare, est la puissance dont jouit tout homme par rapport au moins à chaque péché particulier, autrement il ne serait pas libre. Au sens propre et strict, l'impeccabilité est l'état de celui qui ne peut pas commettre le péché. Il en est incapable. C'est l'impossibilité de pécher ou le non posse peccare. Dans le français moderne, l'adjectif impeccable en est venu, par un élargissement de sens, à signifier sans défaut, irréprochable, ce qui rejoint l'idée d'impeccance. On ne l'emploiera toutefois dans cet article qu'avec son sens théologique et strict d'incapable de pécher. L'impeccabilité n'est, à proprement parler, ni la sainteté, ni la perfection morale. Les trois notions ne sont pas entièrement convertibles. Elles n'en ont pas moins une étroite affinité. La sainteté suppose en effet la perfection morale. Mais la perfection morale suppose, à son tour, l'absence de péché, que l'impeccabilité assure non seulement en fait, mais en droit. On peut certes concevoir un être réellement saint, d'une conduite morale parfaite, et même héroïque, qui ne soit pas pour autant impeccable. La sainteté et la perfection morale ne sont pas nécessairement liées à l'impeccabilité. Elles excluent uniquement le péché en tant que fait et s'accommodent de la simple impeccance. Il est difficile, par contre, de concevoir un être impeccable qui ne soit pas en même temps...

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