Auteur : Jean-Pierre VAN SCHOOTE.
Tome 7 - Colonne 1630
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Titre de l'article : INACTION.
Début de l'article :
— Sous une apparence morphologique identique se cachent deux mots d'origine et de contenu sémantique différents. Si le in-est un préfixe négatif, il faut comprendre
inactioncomme
non-action; si le
in-est une préposition accolée au substantif pour introduire un élément qu'il relie et subordonne, par tel ou tel rapport, à un autre élément de la phrase, il faut comprendre
inactioncomme l'action touchant l'autre
dansson intériorité, s'exerçant
dansl'autre, à l'intérieur de l'autre. Dans ce cas, par la structure même du mot, ce dernier appelle un complément, même s'il n'est pas nécessairement exprimé. Les deux mots apparaissent à peu près en même temps dans l'histoire de la langue française, au début du 17
esiècle. Seul,
inactiondans le sens de
non-actionsubsistera jusqu'à nos jours, dans une acception généralement profane.
Inactionou cessation d'activité se rencontre rarement aujourd'hui dans un contexte de spiritualité. Il n'en a pas toujours été ainsi, comme nous le verrons.
Inactiondans le sens positif d'action à l'intérieur de l'autre, d'une influence exercée à partir de l'intériorité d'autrui, dont l'acception est exclusivement spirituelle et mystique, n'a guère survécu. Il n'a connu qu'une brève existence, liée d'ailleurs étroitement à l'influence de la spiritualité rhéno-flamande sur le mysticisme français du début du 17
esiècle. Son origine n'a rien de mystérieux. Le mot
inactionn'est
inactio, qui transcrit le mot flamand
inwerkingque nous trouvons couramment sous la plume des rhéno-flamands. On peut comparer la formation de
inactioou
actio inà la formation par exemple de
invocatioou
vocatio in: le terme
inroepenque Jean Ruusbroec emploie dans
De geestelijke Brulochtest traduit par Laurent Surius :
invocatio.Le contexte explique le mot :...
[...]
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