Auteur : Jean DARROUZÈS.
 
Tome 6 - Colonne 1011
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Titre de l'article : GRÉGOIRE LE SINAÏTE, moine hésychaste, 1255-1346.
Début de l'article :
— La vie de Grégoire nous est connue par le récit circonstancié dû à son disciple Calliste, le futur patriarche de Constantinople de 1350 à 1363. Sa vie fut fort agitée. Né en 1255 à Clazomènes, en Lydie, d'une famille très pieuse, il fut capturé par les turcs sous le règne d'Andronic II (après 1282). Après son rachat par des habitants de Laodicée, il se rend en Chypre, puis au Sinaï, où il se fait remarquer par ses 1012 vertus monastiques ; mais ne trouvant pas la paix dans ce monastère, il se rend aux Lieux saints, puis en Crète, où il rencontre un pieux ermite, Arsène, qui l'initie à la vie contemplative. Une fois en possession de la vraie doctrine, il se dirige vers l'Athos et s'établit d'abord à Magoula, près de Philothéou, puis dans un ermitage aux environs de Simopetra. Vers 1325, comme bon nombre d'hésychastes (en particulier Grégoire Drimys et Grégoire Palamas lui-même), il quitte l'Athos menacé par les turcs et, après quelques étapes à Thessalonique, Chio, Constantinople, il atteint Sozopolis ; près de là, il fonde le centre du Mont Paroria. Il y fut de nouveau inquiété par les turcs, mais grâce à la protection du tsar bulgare Jean Alexandre il put y revenir ; il y mourut le 27 novembre 1346. L'Église grecque le fête le 27 novembre, les slaves le 8 août. Grégoire semble avoir exercé une plus grande influence par sa vie et ses exemples que par ses écrits (sur cette influence, cf DS, t. 2, col. 1797-1798). Très tôt, on traduisit sa vie en bulgare, ce qui manifeste la place que tenait Grégoire dans le mouvement spirituel de l'époque. Les quelques écrits qu'il a laissés, et dont nous n'avons pas d'édition sérieuse, n'ont rien de systématique. Même les Chapitres avec acrostiche, qui supposent un certain plan ou un effort de composition, sont assez décousus ; comme le suggèrent le titre et une tradition relativement constante en ce genre d'ouvrages, ce sont des « pensées diverses » et non un traité. L'interprétation des textes en est rendue parfois difficile, car les divisions et les « degrés » foisonnent de manière peu ordonnée. Les autres opuscules sont plus directement en rapport avec l'idée centrale de la « prière du coeur ». Disons tout de suite qu'il n'y a pas de rapport direct et précis entre notre Grégoire et la...

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