Auteur : Michel DUPUY.
 
Tome 7 - Colonne 1803
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Titre de l'article : « INSTINCT », INSTINCTUS.
Début de l'article :
Instinctus, dans la langue classique, désigne soit l'instigation d'autrui, soit une inspiration personnelle, mais qui se manifeste au niveau de la conscience sans y avoir été préparée, comme si elle venait d'un autre, notamment de la divinité. — 1. Sens thomiste. — 2. « Un instinct ». — 3. « Des instincts ».
1. Le sens thomiste.
— A partir de sa découverte du Liber de bona fortuna où le mot figure, saint Thomas d'Aquin emploie volontiers instinctus pour désigner l'effet d'une opération divine en l'esprit de l'homme. Au niveau de la nature humaine, c'est un instinct qui fait désirer le bonheur (Somme théologique, 1a, q. 19, a. 10), un instinct qui incline la volonté au bien (1a 2ae, q. 9, a. 4), instincts qui ne s'expliquent que par un premier Principe. Au niveau de la vie de la grâce, c'est un instinct supérieur qui fait voir intérieurement 1804 ce qu'on doit faire et meut à l'exécuter (In ep. ad Romanos VIII, lect. 3, n. 635) ; c'est un instinct intérieur, divin qui, aux temps les plus reculés, a poussé des hommes à rendre à Dieu un culte prophétique (1a 2ae, q. 103, a. 1 ; 2a 2ae, q. 3, a. 1, ad 2 ; 3a, q. 60) ; les dons de l'Esprit consistent en des instincts qui s'ajoutent aux vertus (1a 2ae, d. 68, a. 1). L'expression est employée en particulier dans la théologie de la foi : c'est un instinct intérieur qui porte à acquiescer à ce qui est dit extérieurement (In ev. Joannis VI, lect. 5, n. 935). Exceptionnellement, saint Thomas rapproche l'instinctus interior d'un habitus (cf 1a 2ae, q. 68, a. 1). Presque toujours, il le présente comme un mouvement (motus) opéré par Dieu (In 4 Sent., d. 17, q. 1, a. 1, sol. 2), comme une motion divine qui,...

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