— 1. Dans le sillage de Windesheim. — 2. Autour de l'Oratoire de Jésus. — 3. Chez Olier. — 4. Après Olier.

1. Dans le sillage de Windesheim.

— L'expression intérieur de Jésus figure dans divers écrits spirituels des Pays-Bas, à commencer par ceux de Hadewijch et ceux de Jean Ruusbroec. Une liste de 1871 références est donnée par S. Axters dans son article Over Christus' Binnenste (dans Verslagen en Mededelingen van de Koninklijke Vlaamse Academie voor Taal en Letterkunde, Gand, 1958, p. 225-241). Il insiste spécialement sur Jean van Leeuwen † 1378. Chez ce dernier, la considération de l'intérieur de Jésus est intermédiaire entre l'attention à son humanité souffrante et une dévotion sans images. Elle achemine à la contemplation face à face de la gloire de Dieu, dans le pur miroir de la divinité (S. Axters, Jan van Leeuwen. Een Bloemlezing uit zijn werken, Anvers, 1943, p. 103). Telle est aussi la pensée de Rodolphe de Biberach † 1360 ; l'intérieur de Jésus n'évoque nullement pour lui la psychologie du Christ : il s'agit de ce que l'humanité du Christ révèle, mais qui demeure néanmoins essentiellement invisible, à savoir sa divinité (De septem itineribus aeternitatis, parmi les Opuscula de saint Bonaventure, t. 2, Venise, 1611, p. 373-374). De Jean van Leeuwen on rapprochera encore Gerlac Peters † 1411, pour qui, « entre la divinité et l'humanité, l'esprit est comme plongé dans l'intérieur de Jésus » (Ignitum cum Deo colloquium, ch. 35, Cologne, 1616). Par la suite, l'expression intérieur de Jésus met l'accent, tantôt sur sa divinité, — ainsi Hendrik Mande † 1431 (cf DS, t. 7, col. 222-225) —, tantôt sur son humanité ; ainsi Thomas Hemerken a Kempis † 1471 pour qui le coup de lance dans le côté de Jésus donne accès « ad intima Redemptoris » (éd. M. J. Pohl, Fribourg-en-Brisgau, t. 5, 1902, p. 198 ; cf t. 2, 1904, p. 176). Ces mots évoquent plus spécialement l'affectivité du Christ. Sous cette forme, l'intérêt pour l'

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