Auteur : Jean LÉVÊQUE.
 
Tome 7 - Colonne 1877
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Titre de l'article : INTÉRIORITÉ.
Début de l'article :
— I. Le thème dans la Bible. — II. Intériorité et vie spirituelle.
I. LE THÈME DANS LA BIBLE
Le thème de l'intériorité recouvre toute l'anthropologie et toute la spiritualité bibliques. Nous l'aborderons 1878 ici sous un seul angle, en essayant de répondre à la question suivante : quel est, en l'homme, le « lieu » de la rencontre spirituelle avec Dieu ?
1. Dans l'ancien Testament.
— Pour les auteurs de l'ancien Testament, le sujet de la rencontre avec Dieu n'est pas l'âme, mais l'homme, l'homme tout entier, avec son corps, son intelligence et son affectivité, et tout ce qui fait de lui un vivant libre et volontaire. L'anthropologie d'Israël, résolument moniste et réaliste, ignore le dualisme grec et cartésien, qui tend à opposer et à isoler en l'homme les principes matériel et immatériel, la chair et l'esprit, le corps et l'âme. Le corps, pour un israélite, n'est pas un objet qu'il possède ni un instrument étranger à son vrai moi, mais l'expression nécessaire de son être-au-monde et de sa vie personnelle. L'homme est perçu beaucoup plus comme un corps animé que comme une âme incarnée. Toutefois, cette perception très vive de l'homme comme unité indissoluble n'empêche nullement les israélites d'explorer le domaine de l'activité et de la passivité spirituelles. Les nuances qu'ils décrivent s'articulent pour la plupart autour de quatre notions-clés de l'anthropologie biblique : la nefeš, la rua, le leb et le baśar.La nefeš (l'âme ?). — Faute de mieux, on est contraint, en bien des cas, de traduire nefeš par « âme » ; mais cette approximation s'avère souvent dommageable pour notre compréhension de la spiritualité des hommes de la Bible. La nefeš, c'est avant tout, chez l'homme comme chez l'animal, la vie liée à un corps et qui se manifeste par ce corps, en particulier par la respiration, le souffle, l'haleine (le sens primitif : « gorge », « cou », est encore sensible dans Jonas 2, 6 ;

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