Auteur : André RAYEZ.
 
Tome 7 - Colonne 1903
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : INTRAS (JEAN D’), 17e siècle.
Début de l'article :
— Né à Bazas, « aux Landes », Jean d'Intras, ami d'Arnaud de Pontac, évêque de Bazas, est un romancier du commencement du 17e siècle. Son oeuvre littéraire, qui suscita quelques « censures », ne nous intéresse pas ici. Nous retiendrons simplement un ouvrage de piété devenu fort rare qu'il convient de sauver de l'oubli : Le Pressoir mystique (Paris, R. Fouët, 1609, in-12, 238 f. ; Bibl. nat. Paris, Rés. D. 80423, exemplaire acquis en 1949). L'approbation et le privilège sont datés de 1605 ; quatre au moins des romans d'Intras (à la bibliothèque municipale de Bordeaux) parurent en 1603-1604. Nous ne connaissons pas d'autre ouvrage qui porte le titre de « Pressoir », alors que ce thème est classique dans l'art médiéval. Un beau frontispice gravé par Léonard Gaultier représente le Christ courbé sous le pressoir ; l'ensemble est d'un réalisme plus vigoureux que celui des vitraux reproduits par Émile Mâle (p. 119-121). Huit figures sur bois illustrent autant de scènes de la Passion et accompagnent chaque « conception » ou chapitre. Du texte on peut dire ce que note avec justesse É. Mâle à propos des vitraux : « C'est à la fois le poème de la vigne et le poème du sang » (p. 120). Intras allégorise et maniérise sur le thème d'Isaïe : « Seul j'ai foulé le pressoir, à savoir la Croix » (f. 77v). Il relève en outre et particulièrement les symbolismes de la couronne d'épines, du roseau et du manteau de pourpre. « Tous les instruments de votre Passion sont heureusement mystiques à vos serviteurs », et il précise : « Nous accommoderons la vigne à l'Église, les raisins aux fidèles, la cuve à la Passion, le pressoir à la Croix, la pierre au saint sépulcre et le fouleur à vous, Sauveur, qui avez couru cet office de toute éternité » (f. 74v et 78r). En bref, avec les procédés littéraires qui lui sont familiers 1904 et un brin de dévotion, Intras cherche à montrer que le sang du Christ est rédempteur : « La rosée qui choit de vos plaies » transforme en « un grain qui fructifie en l'immortalité » (f. 172rv). Si le Pressoir mystique n'était guère du goût du carme aveugle Jean de Saint-Samson † 1636, et on le comprendrait à moins, l'ouvrage ne fut pourtant pas ignoré des milieux...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 2 pages.