Auteur : Michel DUPUY.
Tome 7 - Colonne 1904
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Titre de l'article : INTROVERSION.
Début de l'article :
— Il ne semble pas y avoir de continuité entre l'usage que les spirituels rhénoflamands ont fait de ce mot et le sens que les psychologues modernes lui donnent. Seule la première acception fait l'objet de cet article.
1. Quelques jalons historiques.— 2.
Bilan de l'enquête.— 3.
Sens traditionnel et sens moderne.
Quelques jalons historiques.
EnnéadesVI, 9, 9). Au lieu de se disperser en de multiples objets sensibles, imaginaires ou conçus, le sujet, par un mouvement de retour vers son principe, s'élèvera vers l'Un, en tendant à coïncider avec lui-même. Cette intuition fondamentale va se trouver reprise de diverses façons. C'est d'abord saint Augustin † 430 qu'il faut mentionner à cause de l'influence de ses formules vigoureuses : « Totus in me redibam » (
Contra AcademicosII, 2, 5, PL 32, 921c) ; « Deus intimior intimo meo et superior summo meo » (
ConfessionsIII, 6, 11 ; cf Plotin,
EnnéadesV, 1, 12). Cependant, en dépit de l'influence plotinienne qu'il subit, la voie que suit Augustin reste celle des degrés des êtres : il s'élève de palier en palier jusqu'aux ordres supérieurs, plus semblables à Dieu. Entrant en lui-même, il voit, avec l'oeil de l'âme, la vérité immuable (
ConfessionsVII, 10, 16), la lumière intérieure dont son intelligence est éclairée (VII, 17, 23). Mais c'est encore la relation à un objet, tout spirituel qu'il soit, qui constitue chaque étape, tandis que la conversion néoplatonicienne est dans le refus de se référer à un objet. Le Dieu d'Augustin demeure au sommet de la hiérarchie des êtres, hiérarchie dont l'âme est un échelon, tandis que l'Un néoplatonicien est le pôle d'un mouvement spirituel. Ce n'est d'ailleurs pas Augustin qui a forgé le mot « introversion ». Il a seulement fourni des arguments à ceux qui le vulgarisèrent. Est-ce par le pseudo-Denys que l'inspiration néoplatonicienne s'est transmise ? Pas plus qu'Augustin, il ne parle...
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