— Le nom d'Isaac, auteur syrien, auquel on attribue plus de deux cents oeuvres poétiques, recouvre sans doute deux homonymes, l'un orthodoxe, d'Amid, de la première moitié du 5e siècle, l'autre monophysite, d'Antioche, de la seconde moitié de ce même 5e siècle. Cette équivoque avait déjà été relevée par Jacques d'Édesse † 708 qui tenait, lui, pour trois Isaac distincts entre 390 et 525. Le patriarche jacobite Jean IX Bar Šušan † 1073 avait compilé et commenté soixante homélies d'Isaac. J. S. Assemani en 1719 (Bibliotheca orientalis, t. 1, Rome, 1719, p. 207-234) donne un résumé de plus de cent trois poésies ou homélies de celui qu'il appelle Isaac le Grand d'Antioche. P. Zingerle (1869-1871), surtout G. Bickell (1873-1877 = 37 pièces) et P. Bedjan (1903 = 67 pièces) entreprirent, sans la terminer, l'édition des oeuvres trouvées sous ce nom ; mais il faut 2011 attendre une édition complète et critique pour départager cet ensemble entre les deux Isaac. Au premier, Isaac d'Amid, sont attribués, entre autres, les poèmes sur les jeux séculaires (404) et sur la prise de Rome (410), sur la cité royale de Constantinople (vers 441). Au deuxième revient le célèbre mimrō de 2136 vers sur le perroquet qui chantait le trisagion avec l'addition qui a été crucifié pour nous, et plusieurs autres discours métriques sur la foi, sur le shéol et sur l'enfer, à partir desquels la christologie, la mariologie et l'eschatologie d'Isaac ont été étudiées par G. Furlani (1923) et P. Krüger (1952). Mais les thèmes les plus fréquents sont les exhortations morales à la conversion et à la perfection, adressées le plus souvent aux moines, avec des avertissements sévères au sujet de la pauvreté, des voyages, des querelles, du jeûne, des aumônes. Les liturgistes y trouvent des allusions à plusieurs sacrements : baptême des petits enfants, pénitence après le baptême, communion fréquente (16 madrochè), célébration de la messe interdite en dehors d'une église, onction des malades ; on fait mention aussi des petites heures et des prières pour les défunts ; on évoque les vigiles des fêtes avec musique et commentaire des psaumes. Il ne serait pas sans intérêt pour l'histoire de...

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