Auteur : Jean DARROUZÈS.
Tome 6 - Colonne 1027
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Titre de l'article : GRÉGORAS (NICÉPHORE), théologien byzantin, 1296-1359/60.
Début de l'article :
— Originaire d'Héraclée du Pont, Grégoras fut élevé par son oncle Jean, métropolite du lieu, et reçut à Constantinople sa formation intellectuelle de Théodore Métochite. Il participa à toutes les manifestations de la vie littéraire de son époque. Après une période de semi-retraite consécutive à la mort d'Andronic III (1341), Grégoras se fit le porte-parole des antipalamites. Il fut condamné au synode de Constantinople en 1351, puis interné au monastère de Chora. Il continua la lutte jusqu'à sa mort survenue en 1359/60.
Humaniste éminent, Grégoras n'est pas à proprement parler un homme de doctrine. Il avait, sur la plupart de ses adversaires, l'avantage d'une culture des plus étendues, mais aussi il avait une conscience très vive de sa supériorité ; les derniers chapitres de son Histoirene sont que le récit de sa participation à la question palamite. On a voulu voir dans sa controverse avec les hésychastes une manifestation de l'antagonisme entre humanisme et mystique. Mais si, des deux adversaires en présence, Grégoras est de formation humaniste et Grégoire Palamas de formation monastique, ce n'est pas la raison unique et fondamentale de leur opposition ; d'autres facteurs entrent en jeu, comme le caractère et les circonstances politiques. De plus, la discussion ne porte pas, à proprement parler, sur la vie mystique, sa nature et ses méthodes, comme pourrait le faire croire l'appellation habituelle de « querelle hésychaste » ; au centre du débat, il y a une question essentiellement spéculative, celle de la simplicité de la nature divine, où interviennent des notions philosophiques qui se sont affrontées tout au long de la tradition byzantine. Grégoras juge incompatibles avec la notion de simplicité divine les affirmations dogmatiques de Palamas concernant la distinction en Dieu d'essence et d'énergie et sur la vision de la lumière thaborique. Pour lui, en effet, la question est de savoir si l'expérience mystique ou la vision de Dieu révélée à l'âme apporte une solution au problème de la relation entre essence et énergie, essence et existence. Le reste de l'oeuvre de Grégoras (controverses théologiques, philosophie, sciences exactes, correspondance) est de peu d'intérêt pour la spiritualité. On peut en dire autant de son oeuvre hagiographique, plus dispersée, où la...
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