— Né à Glatz, le 6 février 1644, Kaspar Knittel entra chez les jésuites le 18 octobre 1660. Il enseigna les humanités, les mathématiques et la philosophie ; il fut aussi chapelain d'ambassade en Hollande et procureur de la province jésuite à Vienne. Il fut enfin supérieur de la maison professe de Vienne et recteur de l'université de Prague. Il mourut à Telcz, le 11 décembre 1702.
En plus de ses travaux de sciences physiques et philosophiques (vg Via regia ad omnes scientias et artes, Prague, 1682), Knittel prêchait à l'université, d'où la publication de Conciones dominicales academicae (2 parties, Prague, 1687-1688 ; rééd., 1711 et 1718) et de Conciones academicae in praecipua… festa (Prague, 1707 ; rééd., 1718, 1736). La pointe d'originalité de ces sermonnaires est à noter. S'adressant à des lettrés et à des notables (« ad primariam nobilitatem populumque academicum »), l'auteur aborde ouvertement, en humaniste et en chrétien, des thèmes « théologico-politiques » : la loi, le mensonge, le machiavélisme, l'intérêt particulier et la raison d'état dominatrice, la justice, la neutralité, le temple de l'argent, les juges et le procès de Jésus, etc. Il raille à plaisir la définition courante du politicus (« animal rationale, ita serviens Deo ut non offendat diabolum », Conciones dominicales, 1e p., p. 151) ; il se gausse de l'engouement de la mode (l'expression française « à la mode » fait l'objet d'un sermon, ibidem, p. 43-51). A remarquer de belles pages sur les cinq sens « pénitents » pendant la Passion.
Voir Sommervogel, t. 4, col. 1132-1134.
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