— Né à Guebwiller (Alsace) vers 1424/1428, Jean Kreutzer fait ses études à Erfurt (les arts et probablement aussi la théologie ; cf E. Kleineidam, Universitas studii Erffordensis, t. 1, Leipzig, 1964, p. 170 et passim). En 1454, il est prêtre séculier à la paroisse Saint-Laurent de la cathédrale de Strasbourg. Exilé en 1456 pour ses excès oratoires en faveur des séculiers et contre les mendiants, il reprend ses études théologiques à Heidelberg. Élu chanoine à Bâle en 1459, il y prêche efficacement (il fera impression sur Geiler de Kaisersberg en 1466). Kreutzer est professeur et premier doyen de la faculté des arts de l'université bâloise en 1460, promu docteur en théologie à Heidelberg en 1461 et, la même année, professeur ordinaire de théologie à l'université de Bâle ; il en est le recteur en 1461-1462. Dans les années qui suivent, en collaboration avec le couvent dominicain de Bâle, Kreutzer travaille énergiquement à la réforme des couvents de la région du Rhin supérieur et à la mise en place de la stricte observance. En 1465, il se démet de toutes ses charges universitaires et entre au couvent des dominicains de Guebwiller qui a été réformé sous son impulsion. Le célèbre prédicateur ne consent à entrer chez les prêcheurs que si le monastère des dominicaines d'Engelporten, à Guebwiller, est de nouveau érigé (il était abandonné depuis 1442) et si son propre couvent revient à la parfaite pauvreté (cf M. Barth, dans Archiv für elsässische Kirchengeschichte, t. 8, 1933, p. 181-208). Prieur du couvent de Guebwiller à partir de 1466, Kreutzer consacre les dernières années de sa vie à étendre l'observance. Il va à Rome au chapitre général de son ordre en 1468 comme représentant des observants. Il y meurt le 16 juin 1468. Sur la vie de Kreutzer, voir W. Schmidt, Johannes Kreutzer.., dans Festschrift Helmut De Boor, Tübingen, 1966, p. 150-192. Dans l'année qui suivit la mort de Kreutzer, une édition 1780 de ses oeuvres fut préparée à Guebwiller ; on en garde les manuscrits : pour l'oeuvre catéchétique, à Berlin (Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz, Ms. Germ. 4° 158) ; pour les sermons et les chansons, à Stuttgart (Landesbibliothek, Cod. theol. et philos. 4° 190). Daté d'un peu plus tard, le...

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