— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.

1. Vie.

— Lucien Laberthonnière est né à Chazelet (Indre), le 5 octobre 1860, dans une modeste famille d'artisans. Il fait ses études au petit séminaire de Saint-Gaultier (1873-1880), puis au grand séminaire de Bourges (1880-1885). Certains thèmes fondamentaux de sa pensée s'esquissent à cette époque. Ordonné prêtre en juillet 1886, il entre à l'Oratoire en octobre de la même année. De 1887 à 1897, il est professeur de philosophie au collège de Juilly, où il se lie d'amitié avec son confrère É. Lecanuet. Il suit les cours de É. Boutroux et de V. Brochard à la Sorbonne. En 1894, après la lecture de l'Action, il noue relation avec Maurice Blondel. Les deux hommes inaugurent une correspondance qui durera plus de trente ans. En 1896, Laberthonnière est nommé à l'École Massillon, dont il assume la direction l'année suivante. De retour à Juilly en 1900 comme supérieur, il y reste jusqu'au jour où la loi sur les Congrégations (18 mars 1903) le libère de ses charges scolaires. Depuis 1897, avec Le problème religieux, Laberthonnière a eu l'occasion de faire connaître quelques grandes orientations de sa pensée. Il a pris la défense de Blondel, au risque d'être censuré par Rome dès 1899. Cette année-là, il fait la connaissance de F. von Hügel. Il a pris contact avec les cercles de Marc Sangnier. Il a rencontré A. Loisy en 1902, et marque son net désaccord sur quelques points de L'Évangile et l'Église. Au printemps 1904, Laberthonnière et Blondel sont dénoncés à nouveau et on craint un moment leur condamnation. Le directeur des Annales de philosophie chrétienne, l'abbé Ch. Denis, étant mort en juin 1905, Laberthonnière en devient officiellement le directeur en octobre, en collaboration étroite avec Blondel. Quelques mois auparavant, Laberthonnière a fondé une Société d'études 10 religieuses où se rencontrent notamment P. Bureau, G. Fonsegrive, V. Giraud, H. Hemmer, É. Le Roy, J. Chevalier, E. Magnin, J. Zeiller, P. Archambault, L. Canet. Le 26 octobre, Laberthonnière est élu membre titulaire de la Société française de philosophie. En 1906, il fait la connaissance de...

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