— Jean de Lacu, né vers 1575 sans doute dans la région lilloise, fut chanoine de la collégiale Saint-Pierre, à Lille. Un oncle, appelé aussi Jean de Lacu † 1509, avait résigné son canonicat en faveur de son neveu (1504), lequel fit de même en 1545. Jean le jeune mourut en octobre 1557 et fut inhumé à Lys dans une tombe familiale. Il se fit remarquer par ses donations, notamment aux croisiers et à des orphelinats, pour lesquels il traça des règlements religieux. Il composa en latin (ce texte est introuvable) une Quenouille spirituelle, qui fut traduite en vers par Pierre Gringore († vers 1540). On connaît trois éditions rarissimes de cette traduction (les deux premières sans date, d'après les catalogues J. de Rothschild, Soleinne et Lacarelle ; la troisième, parue chez G. Nyvard vers 1525, est à la Bibliothèque nationale de Paris, 38 pages non numérotées). Elle est composée de 930 vers en strophes de sept vers octosyllabiques.

La Quenouille est « une dévote contemplation ou méditation de la Croix… que chacune dévote femme pourra spéculer en filant sa quenouille matérielle » (titre). Chaque geste de ses mains, chaque mouvement de son métier rappelle à la fileuse tel geste et tel mouvement du Christ en sa Passion et touche son coeur. La blessure du côté est fréquemment évoquée, parfois en de très beaux vers.

Catalogue James de Rothschild, t. 1, Paris, 1884, p. 307-309. — Biographie nationale, t. 11, Bruxelles, 1890, col. 13-14. — E. Hautcoeur, Histoire de l'église collégiale et du chapitre de Saint-Pierre de Lille, t. 2, Lille, 1897, p. 258, 342-346. — Ch. Oulmont, Pierre Gringore, Paris, 1911, p. 56-57.

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